28 févr. 2013

Erdogan qualifie le sionisme de «crime contre l'humanité» à une conférence de l'ONU

Ban Ki-moon est resté silencieux, il doit s'exprimer.


Le Premier ministre turc Erdogan (podium, à droite)
et Ban Ki-moon (deuxième à gauche)
GENEVE, 28 février - UN Watch a été choqué par les remarques anti-juives prononcées par le Premier ministre turc Tayyip Erdogan lors d'un sommet des Nations Unies pour la tolérance, et a exhorté le chef de l'ONU Ban Ki-moon - qui était présent sur la scène et resté silencieux - de parler et de condamner ce discours. Le groupe de droits de l'homme basé à Genève a également appelé Erdogan à s'excuser.



Prenant la parole hier devant le forum de l'Alliance des civilisations à Vienne, un cadre institutionnel des Nations Unies pour le dialogue entre l'Ouest et l'Islam, Erdogan a qualifié le sionisme, mouvement fondé en 1897 pour l'autodétermination des Juifs, un "crime contre l'humanité», l'assimilant à l'antisémitisme, au fascisme et à l'islamophobie. cliquez ici pour les informations turques.

«Nous rappelons au Secrétaire général Ban Ki-moon, que son prédécesseur, Kofi Annan, avait reconnu que la résolution l'ONU 'le-sionisme-est-du-racisme' de 1975 était une expression d'antisémitisme, et il avait salué son abrogation.»

UN Watch a exhorté tous les membres du groupe de haut niveau de l'Alliance - dont l'Archevêque Desmond Tutu, le Rabbin Arthur Schneier et le Professeur John Esposito - «de dénoncer les remarques qui sont fondamentalement en contradiction avec le but même d'un forum censé être dédié à la tolérance mutuelle.»

«L'utilisation abusive d'Erdogan de cette tribune mondiale pour inciter à la haine, et son recours au style de déclarations d'Ahmadinejad, faisant appel au plus petit dénominateur commun dans le monde musulman", a déclaré Neuer, «ne fera que renforcer la conviction que son gouvernement s'en tient à une attitude de confrontation, et qu'il est profondément réticent à mettre fin à ses quatre ans de querelle avec Israël.»

27 févr. 2013

L’ONU légitimise l'assassin de masse qu’est Bachar al-Assad

UN Watch a appelé, mardi 26 février 2013, Ban Ki-moon, l'Ambassadrice américaine Susan Rice et les représentants de l'UE à condamner la décision «révoltante et absurde » de l'organisation mondiale de réélire à l'unanimité le régime de Bachar al-Assad membre haut placé d'un comité chargé de faire respecter les droits humains fondamentaux, en s'opposant à «l’assujettissement, la domination et l'exploitation des peuples ».

« Il est incompréhensible que l'ONU, qui reconnaît que la Syrie a tué au moins 70'000 de ses propres citoyens, remette ce titre de fausse légitimité à l'assassin de masse qu’est Bachar al-Assad », a déclaré Hillel Neuer, directeur de UN Watch. «L'ONU est en train d'aider le régime syrien à continuer de se prétendre être un arbitre des droits de l'homme. Cette démarche est indéfendable, et constitue une insulte aux victimes syriennes », a ajouté Hillel Neuer.

Traduit et adapté par Crif.

UN Watch organise un Sommet sur les droits de l'homme

Mardi passé, le 19 février 2013, UN Watch a organisé le 5ème Geneva Summit pour les droits de l'homme et la démocratie, avec 20 autres groupes de droits de l'homme. Des dissidents et activistes héroïques en provenance de l'Iran, de Cuba, de la Corée du Nord, du Pakistan, de la Russie, du Kazakstan et de la Syrie se sont réunis - en présence de nombreux diplimates - dans le but de centrer l'attention sur les situations d'urgence de violations de droits de l'homme.

Vidéos & médias en français

Discours de Colette Braeckman sur la violence sexuelle au Congo —
Points principaux du discours ci-contre
. Vidéo


Abidine Merzough sur l'esclavage en Mauritanie: "Aujourd’hui l’esclavage touche environs 20% de la population, équivalant à 600 milles des membres de la communauté haratine; en premier lieu les enfants et les femmes en sont victimes." Vidéo


shin
Interview TSR: Nord-Coréens témoignent des atrocités des camps. Vidéo de l'interview


Interview de Dicky Chhoyang, Ministre des Affaires étrangères tibétaine, invitée au Geneva Summit 2013
. Vidéo de l'interview
Shin Dong-hyuk, né dans un camp de travail forcé, s’est échappé à 23 ans. Il participait mardi au Geneva Summit pour les droits de l’homme organisé par UN Watch et plusieurs ONG. Le Temps, 20 février 2013. Lire l'article
Pour voir toutes les vidéos: cliquez ici.
Photos du Geneva Summit, cliquez ici.

Ci-dessous: quelques faits sur la violence sexuelle au Congo, extraits du discours de Colette Braeckman. Vidéo


Une guerre qui se mène aussi sur le corps des femmes

Depuis 2002 une force des Nations unies est déployée au Congo. Son mandat, très restreint, est de contribuer au maintien de la paix et d’assister les forces congolaises. Mais force est de constater que malgré certains efforts - accompagner les femmes au marché, multiplier les campagnes de sensibilisation, publier des rapports - la force onusienne ne protège pas réellement les femmes ; elle arrive dans les villages attaqués lorsque tout est terminé et les bases militaires ne sont pas ouvertes aux villageois menacés. En outre, dans les forêts reculées, les patrouilles onusiennes sont rares et impuissantes.


C’est ce qui désespère un homme comme le Dr Mukwege et d’autres activistes : le problème est connu, la Marche Mondiale des femmes s’est même transportée à Bukavu, des vedettes de Hollywood ont fait le voyage, les pétitions se multiplient, mais la situation change peu sur le terrain.
 
Historique

La pratique du « viol comme arme de guerre » et de destruction massive a commencé au Rwanda, lors du génocide de 1994. On a découvert alors que les miliciens Interhahamwe ne se contentaient pas de mutiler, frapper, et finalement achever les civils tutsis : ils se livraient au viol systématique des femmes, les gardant quelquefois comme esclaves sexuelles. Et aux survivantes, ils inoculèrent le VIH et autres maladies vénériennes. Le but était bien le génocide : faire disparaître un groupe ethnique, les Tutsis, hypothéquer sa capacité de survie. Il a fallu du temps pour que la justice internationale, au TPIR se saisisse de cette dimension du génocide car dans un premier temps, cet aspect était passé sous silence.


En 1994, fuyant le Front patriotique rwandais composé de Tutsis exilés, deux milllions de Hutus, civils, miliciens et militaires confondus, se transportent au Kivu, où ils vivent dans des camps de réfugiés et où les femmes sont souvent victimes de violences.

Généralisation de la pratique

La pratique du viol se répand comme une épidémie, encouragée par l’impunité. La guerre a détruit le système judiciaire, la corruption, le manque de moyens ont fait le reste : les violeurs sont assurés de ne jamais être sanctionnés. Au fil des années, les groupes armés se multiplient : ils sont d’origine rwandaise, mais aussi congolaise. La possession d’une arme donne tous les droits et pour terroriser les civils, tous adoptent les mêmes pratiques : recruter des garçons pour en faire des enfants soldats, emmener les filles comme esclaves sexuelles, violer, mutiler pour pouvoir régner par la terreur.

Cette épidémie du viol gagne aussi les militaires congolais, assurés eux aussi de l’impunité. En outre, répudiées par leur mari, chassés de leur village les femmes échouent souvent en ville, sans moyens, malades et certaines d’entre elles, malades, sont obligées pour survivre de se livrer à la prostitution.

26 févr. 2013

«Je ne crois pas aux réformes de Raul Castro»

Par Céline Zünd

Rosa Maria Paya, militante cubaine, était de passage à Genève pour un sommet sur les droits de l’homme organisé par UN Watch. Alors que le président cubain, à peine réélu, annonce sa prochaine retraite et l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante, la jeune femme émet des doutes sur les réformes du gouvernement cubain, a quitté son pays pour se rendre à Genève la semaine dernière, en présentant son passeport avant de monter dans un avion. Un geste banal pour la plupart des voyageurs dans le monde, mais qui était encore impensable à Cuba avant que la réforme migratoire n’entre en vigueur, le 14 janvier dernier.

Depuis, il n’est plus nécessaire d’obtenir un «permis de sortie» pour quitter le territoire cubain, le passeport suffit. Fille d’Oswaldo Paya, une figure de l’opposition, Rosa Maria avait été empêchée de quitter le territoire à deux reprises récemment. Son départ réussi ce mois, comme celui d’autres dissidents, a valeur de test pour une nouvelle réforme perçue comme l’un des signes d’ouverture les plus symboliques réalisés par Raul Castro depuis qu’il a succédé à son frère Fidel en 2008.

 

25 févr. 2013

En Mauritanie, les prèches contredisent l’appui officiel à la guerre menée par la France au Mali


Par Colette Braeckman

« Directement concernée par la guerre au Mali, la Mauritanie fait profil bas, mais en réalité elle risque de subir les conséquences directes de l’intervention française : c’est chez nous que les islamistes dispersés viendront se réfugier… »

Abidine Merzough, ingénier de formation, vivant en Allemagne mais effectuant de nombreux séjours dans son pays, suit de près l’évolution de la situation au Mali, même si l’essentiel de son combat personnel se joue ailleurs : lui, il a voué sa vie à dénoncer la situation d’esclavage que connaissent les Mauritaniens noirs. Alors que la situation en Mauritanie va être examinée cette année par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, Abidine Merzough a participé à un « sommet parallèle » organisé à Genève par UN Watch, une ONG vouée à la défense des droits de l’homme, qui avait remis sous les projecteurs plusieurs crises oubliées : l’Iran, le Tibet, le Pakistan, le Soudan, le Sud Kivu et même Cuba.



Al Jazeera fait état d'une session de l'ONU sur Israël qui n'a jamais eu lieu

Par Hillel Neuer

Nicola Perugini, un chercheur de l'ONU pour l'UNESCO et l'UNIFEM (le Fonds de développement des Nations unies pour la femme), dans les territoires palestiniens, et qui a des fonctions académiques pour le programme Al Quds du Bard College, ainsi qu’à l'Institut d’études avancées de Princeton, devrait être démis de ses fonctions, tant auprès de l’ONU que de ses postes universitaires, pour motif d'incompétence totale.

«Je maudis ma naissance dans ce camp»


Par Céline Zünd

Shin Dong-hyuk, né dans un camp de travail forcé, s’est échappé à 23 ans. Il participait mardi au Geneva Summit pour les droits de l’homme organisé par UN Watch et plusieurs ONG.