9 nov. 2005

Déclaration commune des ONG soutenant la condamnationpar les Nations-Unies de l’incitation iranienne au Génocide

Nous, représentants des organisations non-gouvernementales, reflétant le large spectre de la société civile internationale,

Profondément alarmés par la déclaration du 26 octobre du Président de l’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, qui a appelé publiquement à ce qu’Israël soit «rayée de la carte», a décrit Israël comme une «tâche honteuse» et a menacé «quiconque reconnaissant Israël brûlera dans le feu de la fureur de la nation islamique,»

Rappelant que l’article 2 de la Chartre des Nations Unies requière des Etats membres qu’ils s'abstiennent de recourir à la menace de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat,

Rappelant que le document final du Sommet Mondial de 2005 redemande aux Etats membres des Nations Unies de se consacrer à la mise en œuvre des principes de la Chartre et au respect de l’égalité souveraine des Etats,


4 nov. 2005

Trente-huit ONG exigent une réforme radicale pour les droits de l’Homme


UN Watch et 37 de ses consoeurs demandent que le futur Conseil des droits de l’homme de l'ONU trie ses membres selon des critères de respect de ces droits
  — L'Agefi, Jan Marejko,  24 Nov. 2005 

27 oct. 2005

UN RAPPORT RÉVÈLE QU’UN FONCTIONNAIRE DE L’O.N.U. ABUSE DE SON MANDAT POUR ATTAQUER LES ETATS-UNIS

Le secrétariat-général des Nations-Unies Kofi Annan exhorté de condamner Jean Ziegler pour l’abus de son mandat


Genève– L’expert des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, Jean-Ziegler, qui visitait aujourd’hui New York pour présenter son rapport annuel devant l’Assemblée générale, a abusé de son mandat pour lancer une campagne politique contre les Nations Unies, affirme un rapport publié aujourd’hui par UN Watch, une organisation contrôlant les performances des Nations-Unies basée à Genève.

Sur la période de quatre ans couverte par l’étude, Jean Ziegler, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation, a critiqué les Etats-Unis dans 34 déclarations séparées, les accusant par exemple de commettre un « génocide » à Cuba et d’être une « dictature impérialiste » responsable de toute la misère du monde. Dans la même période, cependant, M. Ziegler n’a fait aucune mention de la situation de l’alimentation dans 15 des 17 Etats examinés, Etats où il existe pourtant, selon l’Organisation des Nations-Unies pour la Nourriture et l’Agriculture, des famines produites par l’Homme.


30 sept. 2005

L’ONU a besoin de contre-pouvoirs



Interview de Hillel Neuer, directeur de UN Watch, par Jan Marejko.


Créée en 1993, l’organisation UN Watch a pour mission de s’assurer que cette institution respecte les principes de sa Charte et se consacre également à la promotion du respect des droits de l’homme pour tous.

Il y a tant d’ONG à Genève qu’on s’y perd un peu, parfois. Qu’est-ce qui spécifie UN Watch ?
Il n’y avait pas, avant la création de UN Watch en 1993, une organisation veillant à ce que l’ONU réponde des principes de sa Charte et s’assurant que l’ONU agit lorsque des violations des droits de l’homme sont effectivement constatées. Devant cette situation, Morris Abram, après son mandat en tant qu’ambassadeur américain à Genève, a été l’un des premiers à souhaiter des réformes du système des Nations Unies. Beaucoup de nos propositions de réformes ont été reconnues cette année dans le rapport de Kofi Annan, «Dans une liberté plus grande».

Vous avez un diplôme de juriste. J’imagine que c’est une passion pour la justice qui vous a mené là où vous êtes.
Oui, sans passion, on ne fait rien. Morris Abram a marché main dans la main avec Martin Luther King pour la défense des droits civiques et le principe « un homme, une voix ». Je suis trop jeune pour avoir connu ces luttes. Pour moi, la découverte de l’injustice et la volonté d’y remédier sont nés avec la lutte des dissidents soviétiques. De plus, comme moi, ils étaient juifs, de sorte que je me suis très vite identifié avec leur combat pour la liberté et contre la persécution. Quand j’étais plus jeune à Montréal, je restais plusieurs heures dans le froid en face du consulat soviétique pour manifester en faveur du respect des droits de l’homme. C’est une expérience formatrice.

Et lorsque l’URSS s’est effondrée ?
Eh bien, c’est la question de la justice au plan mondial qui m’a intéressé. J’y ai donc regardé de plus près. Je me suis vite rendu compte que les institutions internationales n’avaient pas de système de « checks and balances » ou, pour employer la formule française, qu’il n’y avait pas, dans la Commission des droits de l’homme de l’ONU, par exemple, de contre-pouvoirs. Pour moi, en tant que juriste et, comme vous l’avez deviné, passionné de justice, il est très important que puissent exister des mécanismes permettant à un individu ou à un groupe d’individu d’en appeler à une instance supérieure lorsqu’ils s’estiment lésés par un pouvoir, quel qu’il soit. Cette possibilité d’appel n’existe pas aux Nations Unies.

Vous êtes une organisation liée à l’American Jewish Committee. La question de l’antisémitisme aux Nations Unies est donc l’une de vos priorités.
Oui, pour être une institution crédible, l’ONU doit éliminer l’antisémitisme et la démonisation d’Israël qui règnent depuis de trop nombreuses années. L’obsession de l’Etat juif s’est encore manifestée l’année dernière à l’assemblée générale de New York  par l’attaque d’Israël dans 19 résolutions- alors que pas une seule n’a fait mention du Darfour. Ici à Genève la moitié des résolutions de la Commission des droits de l’homme incrimine Israël.  L’ONU viole donc le principe d’égalité de traitements des nations qui est garanti par sa Charte.  Plus généralement, la compulsion pathologique de l’ONU à délégitimer Israël dès qu’elle le peut empêche cette organisation de fonctionner correctement. Lors de la dernière session de la Commission, en mars et avril 2005, tous les délégués ont pu voir l’ambassadeur du Luxembourg s’entretenir pendant des jours avec son homologue libyen, en insistant pour que l’Union européenne ait le privilège de sponsoriser la cinquième résolution condamnant Israël. Un représentant de l’Union européenne m’a ensuite expliqué que l’Europe n’avait simplement pas eu le temps de présenter des résolutions sur d’autres enjeux “non-prioritaires”, comme l’aurait été, par exemple, la terrible situation du Zimbabwe…  Apparemment, ça été interprété comme un feu vert par le Président Mugabe, puisque dans les semaines qui ont suivi,  il a lancé une opération de destruction des maisons de 700 000 personnes.  

On entend de plus en plus souvent parler de l’inutilité des Nations Unies, voire de ses effets pervers. Vous associeriez-vous à ces critiques ?
Non, malgré ses défauts, cette institution me paraît nécessaire. Est-ce que le monde serait meilleur sans elle ? Je ne le crois pas. En revanche, la vigilance envers son fonctionnement et un engagement pour la réforme de ses structures sont absolument nécessaires.

Quel est, de votre point de vue, le plus grave dysfonctionnement des Nations Unies ?
La domination des régimes répressifs au sein de l’ONU et le pouvoir qu’ils exercent à travers les alliances régionales et idéologiques. Les pays qui abusent des droits de l’homme comme le Soudan,  Cuba et la Corée du Nord unissent leurs forces avec beaucoup d’efficacité, s’entraidant les uns les autres.  Lorsque des violations des droits de l’homme sont flagrantes, comme au Darfour, l’alliance islamique de 56 états a conduit à l’immobilisme de la communauté internationale envers le Soudan. La pire des choses est quand les alliances régionales entraînent le vote des démocraties contre les droits de l’homme.   Même s’il y a, dans le groupe des pays africains, certains qui seraient prêts à voter une résolution contre le Soudan, ils ne le font pas. L’Afrique du Sud, qui sait pourtant très bien que l’apartheid a été démantelé grâce aux Nations Unies, se joindra à ce groupe des pays africains pour ne pas condamner le Soudan. C’est intolérable.

N’est-il pas possible de faire quelque chose par le biais de la Commission des Droits de l’homme?
Vous plaisantez ! Ce qui s’y passe est à peine croyable. Le plus grave est que, sur le modèle de ce qui s’est passé à Durban il y a quelques années, les droits de l’homme y sont très souvent évoqués pour être détruits. C’est inacceptable. Comme Kofi Annan l’a maintenant reconnu, les États cherchent à se faire élire à la Commission non pas pour défendre les droits de l’homme mais pour se soustraire aux critiques ou pour critiquer les autres.  Aujourd’hui, dans de nombreux pays, un individu peut en appeler aux droits de l’homme pour contester la décision qu’a prise un  tribunal à son encontre. Eh bien, aux Nations Unies, ce n’est pas possible.

C’est le règne de la majorité à la Rousseau…
Exactement, et c’est malsain.  Il est assez ironique de constater que bon nombre des voix libérales qui, avec justesse, défendent l’existence de mécanismes  empêchant la tyrannie de la majorité dans les constitutions nationales, vouent un culte aveugle à l’autorité « morale » de certaines institutions internationales, lesquelles auraient pourtant tellement besoin de tels mécanismes. A l’assemblée générale, trop souvent, c’est littéralement une majorité de tyrannies. Les états membres de l’ONU doivent être les sujets de la Charte — et non l’inverse. C’est à cela que nous consacrons l’essentiel de notre énergie.


En bref:  

La Suisse : C’est un pays où, indéniablement, il fait bon vivre et je dirais même respirer. L’air y a quelque chose de plus pur qu’ailleurs. C’est certainement l’un des plus beaux pays du monde. Quant au plan culturel, les Suisses, particulièrement les Genevois, me paraissent très polis, ce qui me rappelle mon Canada natal, mais aussi réservés, peut-être trop. La position de neutralité en matière de politique étrangère n’est pas facile, mais je respecte son importance en tant que pilier de l’identité nationale suisse.

Droits de l’homme : J’en suis un farouche partisan et me réjouis que partout dans le monde, se produise une formidable prise de conscience non seulement de leur importance, mais aussi de la manière dont on peut les utiliser. Un individu peut les invoquer contre la soi-disant toute puissance de l’État. Voilà ce qui me réjouit le plus dans les droits de l’homme : ils limitent la souveraineté nationale.

Europe : L’intégration européenne, suivant la vision de Jean Monet, est le projet de paix le plus ambitieux et réussi de l’histoire moderne. A l’ONU, tout le monde voit l’Union européenne comme une autorité morale. Cependant, l’Union européenne doit faire beaucoup plus pour assumer sa nouvelle responsabilité. Plus de principes, moins de realpolitik. Généralement, quand elle agit, l’Union européenne peut faire échouer les alliances non démocratiques. Sur le Moyen Orient, l’Europe ne peut pas être crédible si elle soutient la feuille de route, laquelle consiste en une approche équilibrée, tout en suivant une politique complètement différente à l’ONU, ou elle appuie les nombreuses résolutions contre Israël qui sont biaisées, contre-productives par rapport à l’objectif de paix et encouragent surtout le développement des extrémistes des deux côtés. 

Terrorisme : Les Nations Unies doivent faire davantage dans la lutte contre le terrorisme, qui  représente la plus grande menace actuelle contre la paix, la sécurité humaine et le droit à la vie. Pour se donner de l’importance, le Conseil de sécurité a proposé une résolution condamnant la glorification du terrorisme. L’Assemblée générale des Nations Unies ne s’est pas accordée, quant à elle, sur une définition du terrorisme lors du sommet qu’elle a tenu à New York, car les états arabes voulaient faire un cas d’exception de l’assassinat des civils israéliens. Si nous n’arrivons pas à définir le terrorisme, comment pouvons-nous le combattre?

29 sept. 2005

De grands appétits

Septembre 2005 s’est ouvert sur les grands appétits des amis des Nations Unies et la voracité de ses détracteurs. Puisque le mois touche à sa fin, il est vraisemblable que les deux restent sur leur faim.

Les champions d’un organisme doté des pleins pouvoirs voyaient dans le Sommet mondial à New York, le plus large rassemblement des dirigeants de l’histoire, une opportunité pour rehausser le prestige de l’O.N.U. et un moyen d’étendre sa juridiction. Cependant, ce rassemblement très médiatique n’a évité l’échec complet que grâce à la production de 16.739 mots qui, de surcroît, ne disaient que très peu de choses d’une réelle importance.

Les sceptiques, pendant ce temps, regardaient ailleurs: vers la publication attendue du rapport définitif de 800 pages portant sur le programme des Nations Unies «pétrole contre nourriture.» Mais eux aussi semblaient amèrement déçus, puisque le Comité d’enquête indépendant dirigé par Paul Volcker, ancien directeur de la Réserve Fédérale américaine, n’a trouvé aucune preuve de l’intervention du secrétaire général Kofi Annan en faveur de l’entreprise associée à son fils, Kojo Annan.