13 sept. 2013

Le Conseil des droits de l'ONU sur la Syrie: apathie, banalité et trivialité


Déclaration devant le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, délivré par le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, le 10 Septembre 2013.
 
 
Madame la Présidente,

Le but de ce conseil est de protéger les victimes des violations des droits de l'homme et de répondre aux situations urgentes.

Malgré notre réunion d’aujourd’hui, trois semaines se sont écoulées après que la Syrie ait gazé à mort des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants syriens; et encore le Conseil ferme les yeux, refusant notre appel pour une session d'urgence.

Le monde mérite de savoir: Est-ce les civils innocents attaqués par leur propre gouvernement avec des armes chimiques ne sont-ils pas des victimes des violations des droits humains? Est-ce-que le crime le plus horrible du 21ème siècle ne mérite pas une session d’urgence?

Oui, le Conseil se penchera sur la Syrie la semaine prochaine, cela a été prévu il y a plusieurs mois. Et oui, la Haut-Commissaire Navi Pillay a mentionné la Syrie, mais elle a évité toute condamnation de ce régime meurtrier.

Madame la Présidente, pourquoi ce crime monstrueux est-il traité ici avec une telle apathie et la banalité? Où est l'outrage moral de ce conseil? Où est son sens de l'urgence?

Un organe des droits de l'homme qui ignore cette atrocité peut-il être considéré comme crédible, efficace et pertinent?

L'Organisation des Nations Unies, qui exige constamment des rapports, doit se demander :

Pourquoi les tueurs actuels à Damas sont, de nouveau, promus par cette organisation à des postes clés qui demandent une légitimité qu'ils ne méritaient pas?

Lorsqu’Assad a assassiné 20.000 personnes en 1982, pourquoi la Syrie était-elle assise ici, en tant que membre élue de la Commission des droits de l'homme, puis réélue ? Quel message envoyons-nous?

Et même après le début des massacres actuels, pourquoi la Syrie a-t-elle été élue en 2011 au Comité des droits de l'homme de l'UNESCO? Pourquoi Assad se trouve toujours là, malgré nos multiples requêtes?

Enfin, comment se fait-il que sur les 10 articles de l'ordre du jour de cette session, seul un pays spécifique est répertorié, et c'est Israël - dont les hôpitaux traitent, en silence, des dizaines de blessés victimes de la Syrie?

Soyons honnêtes: si l'ONU utilisait ne serait-ce qu'un centième de l'indignation morale qu'elle utilise contre la seule démocratie du Moyen-Orient, les dictateurs meurtriers comme Assad auraient pu être humiliés, isolés et affaiblis, au lieu d’être alloués et renforcés en tant que défenseurs des droits de l'homme.

Je vous remercie, Madame la Présidente.


Le Conseil des droits de l'homme ignore la Syrie et se concentre sur les îles Kiribati et Tuvalu

Déclaration du directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, prononcé lors du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le 11 Septembre 2013, durant la discussion interactive avec les rapporteurs spéciaux .
 
 
Je remercie le Rapporteur spécial sur le droit à l'eau potable pour ses rapports sur les îles Kiribati et Tuvalu, dont les défis sont dignes d'un soutien international.

Madame le Rapporteur, nous aimerions vous demander si vous êtes également disposée à examiner la catastrophe humanitaire qui se déroule actuellement en Syrie.

Selon l'UNICEF, 10 millions de personnes - près de la moitié de la population - n'ont pas un accès sûr à l'eau potable. Les fournitures de chlore ont chuté de manière drastique, ce qui augmente la contamination de l'eau du robinet. L'accès à l'assainissement et à l'hygiène se détériore, menaçant la santé d'une grande partie de la population.

Madame le Rapporteur, l'UNICEF signale également que les enfants sont particulièrement exposés au risque de diarrhée et d'autres maladies d'origine hydrique. Les coupures d'électricité, les pénuries de carburant et les dégâts d’infrastructure aggravent la pénurie de l'eau. A al-Qusayr, l'eau a été complètement coupée en avril dernier, lorsque les combattants pro-gouvernementaux du Hezbollah ont pris le contrôle de l'usine locale de production d'eau.