18 avr. 2008

Conférence de l'ONU sur le racisme (Durban II) La polémique rebondit à Genève





"...Les tentatives de l'Iran de s'opposer à la participation d'organisations juives à une réunion de l'ONU supposée combattre le racisme justifient les craintes de ceux qui redoutent une répétition du scénario antisémite ayant conduit la conférence de Durban au fiasco..." -- UN Watch Executive Director Hillel Neuer quoted in "Conférence de l'ONU sur le racisme (Durban II) La polémique rebondit à Genève," Schweizerische Depeschenagentur AG, service de base francais, Apr. 18, 2008.




Par Blaise Lempen


Les pays membres de l'ONU se retrouvent lundi à Genève pour préparer la prochaine conférence sur le racisme, prévue dans un an. La réunion de deux semaines est considérée comme cruciale pour éviter la répétition du scénario de Durban.

Organisée du 31 août au 8 septembre 2001, la conférence de Durban (Afrique du Sud) s'était terminée à l'arraché sur un accord controversé, alors que les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte. Washington et Jérusalem avaient protesté contre le ton anti-israélien de la réunion.

Les délégations, profondément divisées par les questions de l'antisémitisme, du colonialisme et de l'esclavagisme, avaient finalement adopté une Déclaration et un Programme d'action totalisant 340 articles.


"La conférence de suivi de Durban vise non pas à renégocier ces textes, mais à en évaluer l'application", a expliqué vendredi aux journalistes Ibrahim Wani, chef de la section du droit au développement au Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

Réserves de plusieurs pays

La polémique a déjà rebondi. Le Canada a annoncé qu'il ne participera pas à la réunion préparatoire. Jérusalem a menacé de faire de même si la réunion se transforme en une plateforme anti-israélienne. L'Australie reste sur la réserve.

La France a fait savoir qu'elle ne tolérera pas que les excès de la conférence de 2001 se reproduisent. L'Union européenne a indiqué qu'elle annoncera sa décision en fonction du déroulement de la réunion préparatoire de Genève, ces deux prochaines semaines.

Les organisations juives américaines ont demandé d'écrire à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice pour que les Etats-Unis ne participent pas et ne financent pas Durban II. En décembre, Washington a voté contre le budget annuel de l'ONU parce qu'il prévoyait une enveloppe de 6,7 millions de dollars pour le suivi de la conférence de Durban.

Allégations rejetées

Le porte-parole du Haut Commissariat, Rupert Colville, a catégoriquement rejeté vendredi les allégations de ces organisations, parues notamment dans la presse américaine, selon lesquelles "la Déclaration de Durban a uniquement condamné Israël".

Il a souligné que la Déclaration de Durban affirme que "l'Holocauste ne doit jamais être oublié" et que toutes les formes de racisme ainsi que l'antisémitisme y sont mentionnés. "Ces groupes de pression déforment la réalité", a déclaré M. Colville.

Ibrahim Wani n'a pas caché que "quelques pays" font des difficultés pour l'accréditation d'ONG à la réunion préparatoire. Selon l'ONG UN Watch, l'Iran s'oppose notamment à l'accréditation demandée par le "Conseil canadien pour la défense d'Israël et des Juifs". Une décision sera prise lundi à l'ouverture de la réunion.

L'Iran dans le collimateur

"Les tentatives de l'Iran de s'opposer à la participation d'organisations juives à une réunion de l'ONU supposée combattre le racisme justifient les craintes de ceux qui redoutent une répétition du scénario antisémite ayant conduit la conférence de Durban au fiasco", aaffirmé Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch.

"A moins que les gouvernements se battent pour défendre les principes fondamentaux, l'histoire va se répéter", a-t-il prévenu. Téhéran prévoit de soulever les questions de la diffamation des religions, de l'islamophobie et des violations des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, a fait savoir M. Neuer.


Certains gouvernements veulent limiter les objectifs de la conférence de suivi pour éviter de rouvrir la discussion sur un grand nombre de ces sujets sensibles, qui accaparent déjà le Conseil des droits de l'homme.

Ils souhaiteraient que Durban II, prévue au premier semestre de 2009, sans que la date exacte soit encore fixée, se borne à un débat au sein de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Une autre réunion préparatoire aura lieu du 6 au 17 octobre à Genève.

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