21 mai 2008

Conseil des droits de l'homme: succès pour la France et la Grande-Bretagne


 









"...Des candidats comme le Pakistan, le Gabon, la Zambie, mais surtout le Sri Lanka, avaient fait l'objet d'une campagne d'opposition de la part de plusieurs ONG de défense des droits de l'homme comme Freedom House, UN Watch ou Human Rights Watch (HRW), qui les considèrent comme 'non qualifiés' pour siéger au Conseil..." -- UN Watch cited in "Conseil des droits de l'homme: succès pour la France et la Grande-Bretagne," Agence France Presse, May 21, 2008.

France et Grande-Bretagne ont été réélues mercredi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, tandis que la candidature du Sri Lanka, dénoncée par les ONG, a été mise en échec.

La France et la Grande-Bretagne, qui étaient en compétition avec l'Espagne pour deux sièges à pourvoir dans le groupe Europe occidentale, ont obtenu respectivement 123 et 120 voix sur 182 suffrages exprimés. L'Espagne a échoué à une voix près, avec 119 suffrages.

Un seul tour de scrutin a suffi pour pourvoir les quinze sièges qui étaient en jeu cette année pour des mandats de trois ans au Conseil des droits de l'homme, basé à Genève. Dix-neuf pays en tout étaient candidats.

Dans le groupe Asie, où six pays se disputaient quatre sièges, le Japon, Bahreïn, la Corée du Sud et le Pakistan ont été élus ou réélus. Le Sri Lanka et le Timor oriental ont été recalés.


Pour l'Europe de l'Est, où trois Etats convoitaient deux sièges, la Slovaquie et l'Ukraine ont été élues, mais pas la Serbie.

Dans les deux derniers groupes, l'Afrique et l'Amérique latine, les jeux étaient faits d'avance, le nombre de candidats coïncidant avec celui des sièges vacants.

Pour l'Afrique, les pays élus sont, par ordre des suffrages obtenus, la Zambie, le Ghana, le Burkina Faso et le Gabon. Pour l'Amérique latine, le Chili, le Brésil et l'Argentine.

Des candidats comme le Pakistan, le Gabon, la Zambie, mais surtout le Sri Lanka, avaient fait l'objet d'une campagne d'opposition de la part de plusieurs ONG de défense des droits de l'homme comme Freedom House, UN Watch ou Human Rights Watch (HRW), qui les considèrent comme "non qualifiés" pour siéger au Conseil.
"La défaite du Sri Lanka est un signe très important. Un pays qui torture et fait disparaître ses propres citoyens n'a pas sa place dans le principal organe de défense des droits de l'homme dans le monde", a déclaré à l'AFP un responsable de HRW, Steve Crawshaw.

Rappelant la défaite du Bélarus l'an dernier, M. Crawshaw a dit espérer qu'"un signal clair a été adressé pour l'avenir: que les pays ayant un mauvais palmarès en matière de droits de l'homme n'ont pas leur place dans ce Conseil".

Le vote s'est déroulé à l'Assemblée générale de l'ONU, où siègent les 192 Etats membres. Les résultats ont été proclamés par son président, Srgjan Kerim.

Créé en 2006, le Conseil des droits de l'homme a remplacé la Commission des droits de l'homme, discréditée pour ses règles laxistes qui permettaient à des pays au piètre bilan en la matière d'y siéger et de se soustraire à tout examen.

Mais le Conseil est déjà controversé à son tour. Ses détracteurs, dont les Etats-Unis qui n'ont pas approuvé sa création car ils jugeaient ses statuts trop faibles, lui reprochent son incapacité à discuter de questions comme le comportement du Soudan au Darfour et de passer son temps à critiquer Israël pour son traitement des Palestiniens à Gaza. Les Etats-Unis refusent d'y siéger.

Le fait que 19 pays seulement se disputaient cette année les 15 sièges à pourvoir a donné des arguments aux critiques, qui affirment qu'une concurrence insuffisante ne permet pas de sélectionner les pays les mieux qualifiés.

"Nous sommes très heureux de pouvoir continuer à travailler à la consolidation de cette institution qui est vitale pour le pilier +droits de l'homme+ des Nations unies", a déclaré après le vote l'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-Maurice Ripert.

Dans le monde actuel "lourd de divisions et où d'aucuns voudraient voir un choc des civilisations, nous croyons en une alliance des civilisations et nous croyons qu'une instance comme le Conseil des droits de l'homme (...) est tout simplement irremplaçable", a dit pour sa part l'ambassadeur de France pour les droits de l'Homme, François Zimeray.

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