24 janv. 2008

La Projection du Hamas

Discours prononcé lors de la 6ème session extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme sur les violations des droits de l’Homme résultant des attaques et des incursions militaires israéliennes dans le territoire palestinien occupé, notamment dans la bande Gaza occupée .
Par Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch



Monsieur le Président,

Les nations qui sont aujourd’hui rassemblées dans cette session extraordinaire – convoquée par les Etats Arabes et Islamiques – font face à une question cruciale. Doivent-elles voter en faveur ou contre la proposition qui vise à condamner Israël pour ses supposés crimes ciblant des civils dans la bande de Gaza ?

Considérons la résolution proposée. Afin de comprendre son objectif, laissons-nous guider non pas par la science qui étudie le comportement des gouvernements, mais par celle qui étudie l’esprit.

En psychologie, en effet, le fait d’attribuer ses propres impulsions cruelles aux autres est un phénomène connu sous le nom de projection. Monsieur le Président, la résolution présentée devant nous aujourd’hui constitue un cas classique de projection.


Après tout, il s’agit bien du Hamas, du Djihad islamique et des autres organisations terroristes palestiniennes qui envoient délibérément des roquettes – plus de 200 la seule semaine dernière – sur les civils innocents de Sderot et des autres villes israéliennes. Ce sont bien eux qui lancent des attaques à partir de lieux densément peuplés, transformant ainsi leurs chers compatriotes en boucliers humains. Ce sont bien eux qui rejettent la notion même de distinction entre les combattants et les civils.

Israël, à l’instar du reste du monde civilisé, agit différemment. En exerçant son droit et devoir de défendre ses citoyens conformément au droit international, face à ces attaques répétées, Israël risque la vie de ses propres soldats pour préserver les vies des civils. Pour I'Etat hébreu, la mort d’un civil est une véritable tragédie ; pour le Hamas c’est une célébration. Le monde en a été le témoin à plusieurs reprises.

Les défenseurs de ceux qui lancent des missiles depuis des écoles nous convoquent aujourd’hui afin de condamner Israël pour ses violations du droit international humanitaire, alors qu’en réalité ce sont eux-mêmes qui méprisent – tant dans leurs discours que dans leurs actes – les fondements même de ces lois.

Considérons un instant ceux qui sont à l’origine de la tenue de cette session : 'Arabie Saoudite, le Pakistan et la Syrie. Ces pays viennent encore une fois d’être classés dans la pire catégorie – les Etats dits "Non Libres" – du classement établi par Freedom House dans son rapport annuel. Un autre de ces pays est Cuba qui vient de mener des élections qui ne comptaient qu’un seul candidat en lice. S’agit-il des mêmes pays qui se disent être les arbitres des droits de l’Homme ?

En réalité, le résultat de cette session était connu à l'avance. Ses initiateurs auraient pu introduire une résolution déclarant que la terre était plate : celle-ci aurait été assurée de recevoir la même majorité automatique.

Mais la véritable question à laquelle nous faisons face aujourd’hui va plus loin que cela. La civilisation peut-elle survivre – et avec elle les valeurs démocratiques, la liberté et les principes humanistes – lorsque ses principes mêmes sont, dans ce genre d’instances internationales, attaqués de toute part ?

Cette question ne trouvera pas de réponses aujourd’hui. Néanmoins toute déclaration internationale a son influence.

Les Etats qui cherchent sincèrement à préserver le futur du Proche-Orient, celui d’une crédible Organisation des Nations Unies et celui de la civilisation, voteront non.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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