25 nov. 2008

L'ONU appelle à empêcher le dénigrement des religions


     

"...Les droits de l'Homme ont été conçus pour protéger les individus, pour garantir à chaque personne la liberté d'expression et la liberté de culte, mais certainement pas pour protéger quelque croyance que ce soit, religion comprise..." -- Hillel Neuer, directeur de UN Watch, cité  dans  "L'ONU appelle à empêcher le dénigrement des religions," Agence France Presse, Nov. 25, 2008. Publié dans Le Monde, Nov. 25, 2008.

Une commission de l'ONU a adopté lundi une résolution appelant les Etats à empêcher, y compris par la loi, le dénigrement des religions, et affirmant que l'islam est souvent et faussement associé aux violations des droits de l'Homme et au terrorisme.

Cette résolution non contraignante, co-parrainée par les pays islamiques avec l'appui du Bélarus et du Venezuela, a été adoptée par 85 voix contre 50, avec 42 abstentions, par la commission des droits de l'Homme de l'Assemblée générale de l'ONU.

C'est un léger recul par rapport à une résolution similaire adoptée l'année dernière par 108 voix contre 51, avec 25 abstentions.

Les pays occidentaux, qui voient dans ce texte une tentative de limiter la liberté d'expression, ont tous voté contre. Les pays musulmans, ainsi que la Chine, Cuba et la Russie, ont voté pour.



Il devrait être également adopté, à une date ultérieure, par l'Assemblée générale, où siègent les 192 Etats membres de l'ONU.

La résolution "note avec une vive inquiétude que la campagne globale de dénigrement des religions et l'incitation à la haine religieuse en général, notamment la discrimination ethnique et religieuse à l'égard des minorités musulmanes, se sont intensifiées depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001".

L'Assemblée se déclare "profondément préoccupée par le fait que l'islam est souvent et faussement associé aux violations des droits de l'Homme et au terrorisme."

La résolution "exhorte les Etats à appliquer et, au besoin, à renforcer les lois existantes lorsque des actes, manifestations ou expressions de xénophobie ou d'intolérance sont dirigés contre les minorités et les migrants, afin de mettre fin à l'impunité dont jouissent les auteurs de tels actes".

L'ONG UN Watch, basée à Genève, a aussitôt condamné l'adoption de ce texte. "C'est la dernière salve d'une série de résolutions de l'ONU qui cherchent dangereusement à introduire les interdits islamiques contre le blasphème dans le vocabulaire du droit international", a déclaré son directeur, Hillel Neuer, dans un communiqué.

"Les droits de l'Homme ont été conçus pour protéger les individus, pour garantir à chaque personne la liberté d'expression et la liberté de culte, mais certainement pas pour protéger quelque croyance que ce soit, religion comprise", a-t-il ajouté.



URL: http://www.lemonde.fr/web/depeches/texte/0,14-0,39-37697365,0.html

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