Un projet de résolution appelant le régime de Bachar Al-Assad à autoriser un accès "sans entrave" aux équipes humanitaires fait, mardi 28 février, l'objet d'un débat au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Le texte – qui peut être adopté par consensus ou par vote – a été déposé par le Qatar, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Koweït, dans le cadre d'un "débat urgent" sur la situation humanitaire en Syrie. La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a aussi exigé un "cessez-le-feu immédiat" en Syrie.
Le projet de résolution, proposé aux 47 Etats membres du Conseil basé à Genève, demande un accès libre aux zones affectées par les violences, afin d'évaluer les besoins de la population et lui fournir des "articles de première nécéessité". Le document insiste sur l'urgence des besoins humanitaires et dénonce "les menaces et actes de violence faits au personnel médical, patients et installations" sanitaires.
Il condamne par ailleurs "énergiquement les violations continues, généralisées et systématiques, des droits de l'homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes", et appelle le gouvernement syrien à mettre immédiatement fin à toutes les violations des droits de l'homme.
RETRAIT DE LA DÉLÉGATION SYRIENNE
La délégation syrienne a quitté la salle au beau milieu de cette réunion, en annonçant son retrait d'un débat qu'elle a jugé "stérile". "Considérant que le véritable objet de cette session est d'attiser la flamme du terrorisme dans mon pays", "nous ne reconnaissons pas [sa] légitimité, ni celle d'aucune résolution malveillante", a déclaré le représentant syrien auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui.
Alors que jusqu'à présent, la Russie et la Chine ont bloqué, au Conseil de sécurité de l'ONU, toutes les tentatives de faire adopter des textes condamnant la répression en Syrie, le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a lancé un appel aux deux pays mardi. "J'en appelle solennellement à la Russie et à la Chine pour qu'elles ne bloquent pas cette nouvelle résolution au Conseil de sécurité", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale.
Lundi, la Russie avait indiqué, après avoir hésité, qu'elle ne s'opposait finalement pas à un débat sur la Syrie, tout en refusant qu'un document écrit soit publié à l'issue de la réunion. Pour Hillel Neuer, directeur exécutif de l'ONG UN Watch, la Russie a "cherché à bloquer toute réunion ou résolution" car elle sait que "si le Conseil ne peut pas envoyer des troupes sur le terrain, un message fort de la communauté internationale aiderait à rallier les opinions". "En soutenant ardemment l'auteur d'atrocités de masse, la Russie, la Chine et Cuba ont manqué à leurs engagements solennels en tant que membres du Conseil", estime-t-il.Le vice-ministre russe des affaires étrangères a toutefois souligné, mardi, qu'il était "important" que Damas coopère avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a demandé une trêve quotidienne d'au moins deux heures pour venir en aide aux civils et évacuer les blessés.
LA TUNISIE PRÊTE À ACCUEILLIR AL-ASSAD
Dans une interview au quotidien La Presse, à paraître mercredi, le président tunisien, Moncef Marzouki, a annoncé que son pays était prêt à accorder l'asile à Bachar Al-Assad "dans le cadre d'une issue négociée du conflit syrien". Lors de la conférence internationale "des Amis de la Syrie", qui avait réuni vendredi à Tunis soixante pays, M. Marzouki avait demandé que "l'immunité judiciaire" soit accordée au dirigeant et sa famille, et avait évoqué un éventuel refuge en Russie pour le dictateur.
Le Liban a de son côté annoncé qu'il plaidera pour une réadmission de la Syrie dans la Ligue arabe – dont elle avait été suspendue le 12 novembre en raison de la répression – lors du sommet qui se tiendra fin mars à Bagdad, estimant qu'aucun peuple arabe ne devrait être isolé, a déclaré mardi le président Michel Sleimane. "La Ligue arabe ne représente pas uniquement des systèmes (politiques) mais aussi des peuples", a-t-il renchéri.
LA MENACE AL-QAÏDA ?
La Maison Blanche a affirmé mardi qu'Al-Qaïda essayait de profiter des violences en Syrie, et reconnu qu'il s'agissait de l'une des raisons pour lesquelles fournir des armes à l'opposition au régime de Bachar al-Assad n'était pas à l'ordre du jour pour Washington.
"Sans évoquer les évaluations de notre renseignement, je dirais simplement que nous savons qu'Al-Qaïda et d'autres extrémistes essaient de profiter de la situation provoquée par l'agression brutale d'Assad contre l'opposition", a expliqué Jay Carney, le porte-parole du président américain Barack Obama. Des membres de la nébuleuse extrémiste, "tentent de se présenter comme les défenseurs d'une plus grande liberté et de la démocratie pour les habitants de la région, en l'occurrence, la Syrie", a-t-il ajouté. M. Carney a reconnu cependant que les Etats-Unis n'avaient pas "établi clairement à quel degré les extrémistes d'Al-Qaïda collaborent avec l'opposition syrienne".
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait affirmé dimanche que le fait de livrer des armes à l'opposition syrienne pourrait aider A-Qaïda et le Hamas. "Nous ne savons vraiment pas qui pourrait être armé", a-t-elle dit dans un entretien à la chaîne CBS News.
Original URL: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/02/28/apres-l-echec-de-l-evacuation-des-journalistes-de-homs-alain-juppe-rassure-sur-la-sante-d-edith-bouvier_1649143_3218.html
Il condamne par ailleurs "énergiquement les violations continues, généralisées et systématiques, des droits de l'homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes", et appelle le gouvernement syrien à mettre immédiatement fin à toutes les violations des droits de l'homme.
RETRAIT DE LA DÉLÉGATION SYRIENNE
La délégation syrienne a quitté la salle au beau milieu de cette réunion, en annonçant son retrait d'un débat qu'elle a jugé "stérile". "Considérant que le véritable objet de cette session est d'attiser la flamme du terrorisme dans mon pays", "nous ne reconnaissons pas [sa] légitimité, ni celle d'aucune résolution malveillante", a déclaré le représentant syrien auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui.
Alors que jusqu'à présent, la Russie et la Chine ont bloqué, au Conseil de sécurité de l'ONU, toutes les tentatives de faire adopter des textes condamnant la répression en Syrie, le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a lancé un appel aux deux pays mardi. "J'en appelle solennellement à la Russie et à la Chine pour qu'elles ne bloquent pas cette nouvelle résolution au Conseil de sécurité", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale.
Lundi, la Russie avait indiqué, après avoir hésité, qu'elle ne s'opposait finalement pas à un débat sur la Syrie, tout en refusant qu'un document écrit soit publié à l'issue de la réunion. Pour Hillel Neuer, directeur exécutif de l'ONG UN Watch, la Russie a "cherché à bloquer toute réunion ou résolution" car elle sait que "si le Conseil ne peut pas envoyer des troupes sur le terrain, un message fort de la communauté internationale aiderait à rallier les opinions". "En soutenant ardemment l'auteur d'atrocités de masse, la Russie, la Chine et Cuba ont manqué à leurs engagements solennels en tant que membres du Conseil", estime-t-il.Le vice-ministre russe des affaires étrangères a toutefois souligné, mardi, qu'il était "important" que Damas coopère avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a demandé une trêve quotidienne d'au moins deux heures pour venir en aide aux civils et évacuer les blessés.
LA TUNISIE PRÊTE À ACCUEILLIR AL-ASSAD
Dans une interview au quotidien La Presse, à paraître mercredi, le président tunisien, Moncef Marzouki, a annoncé que son pays était prêt à accorder l'asile à Bachar Al-Assad "dans le cadre d'une issue négociée du conflit syrien". Lors de la conférence internationale "des Amis de la Syrie", qui avait réuni vendredi à Tunis soixante pays, M. Marzouki avait demandé que "l'immunité judiciaire" soit accordée au dirigeant et sa famille, et avait évoqué un éventuel refuge en Russie pour le dictateur.
Le Liban a de son côté annoncé qu'il plaidera pour une réadmission de la Syrie dans la Ligue arabe – dont elle avait été suspendue le 12 novembre en raison de la répression – lors du sommet qui se tiendra fin mars à Bagdad, estimant qu'aucun peuple arabe ne devrait être isolé, a déclaré mardi le président Michel Sleimane. "La Ligue arabe ne représente pas uniquement des systèmes (politiques) mais aussi des peuples", a-t-il renchéri.
LA MENACE AL-QAÏDA ?
La Maison Blanche a affirmé mardi qu'Al-Qaïda essayait de profiter des violences en Syrie, et reconnu qu'il s'agissait de l'une des raisons pour lesquelles fournir des armes à l'opposition au régime de Bachar al-Assad n'était pas à l'ordre du jour pour Washington.
"Sans évoquer les évaluations de notre renseignement, je dirais simplement que nous savons qu'Al-Qaïda et d'autres extrémistes essaient de profiter de la situation provoquée par l'agression brutale d'Assad contre l'opposition", a expliqué Jay Carney, le porte-parole du président américain Barack Obama. Des membres de la nébuleuse extrémiste, "tentent de se présenter comme les défenseurs d'une plus grande liberté et de la démocratie pour les habitants de la région, en l'occurrence, la Syrie", a-t-il ajouté. M. Carney a reconnu cependant que les Etats-Unis n'avaient pas "établi clairement à quel degré les extrémistes d'Al-Qaïda collaborent avec l'opposition syrienne".
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait affirmé dimanche que le fait de livrer des armes à l'opposition syrienne pourrait aider A-Qaïda et le Hamas. "Nous ne savons vraiment pas qui pourrait être armé", a-t-elle dit dans un entretien à la chaîne CBS News.
Original URL: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/02/28/apres-l-echec-de-l-evacuation-des-journalistes-de-homs-alain-juppe-rassure-sur-la-sante-d-edith-bouvier_1649143_3218.html
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