19 janv. 2009

Reprise du Conseil des droits de l'homme Navi Pillay veut sauver la conférence de Genève contre le racisme

 

"...Pour l'ONG UN Watch, la situation est pire que lors de la conférence de Durban, en 2001, car 'les pays musulmans ont intégré dans le projet des propositions qui qualifient de racistes les mesures antiterroristes et restreignent la liberté d'expression sous prétexte d'empêcher la diffamation de l'Islam'..." -- "Conférence de Genève contre le racisme en avril Projet de déclaration toujours aussi controversé," Agence Telegraphe Suisse, Jan. 19, 2009. La nouvelle Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay doit affronter un premier défi: sauver du fiasco la conférence contre le racisme, prévue en avril à Genève. Elle a demandé lundi à tous les Etats d'y participer malgré leurs divergences.

S'adressant pour la première fois au Conseil des droits de l'homme, réuni à Genève pour une session de trois semaines, la Haut Commissaire s'est engagée à tout faire pour amener toutes les parties autour de la table et donner un nouvel élan à la lutte contre la discrimination, la xénophobie, l'intolérance et le racisme.

Espoirs anéantis

"Si les divergences devenaient le prétexte à l'inaction, les espoirs et les aspirations de beaucoup de victimes seraient anéantis peut-être de manière irréparable", a averti l'ex-militante anti-apartheid.


Le Canada, les Etats-Unis et Israël boycottent les travaux préparatoires de la conférence de Genève, ou Durban II, alors que d'autres pays européens, comme la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne menacent de les suivre si la conférence se transforme en plateforme anti-israélienne.

"J'appelle les gouvernements qui ont exprimé l'intention de ne pas participer à la conférence à reconsidérer leur position", a déclaré la Haut Commissaire.

"Je ne crois pas qu'une approche du tout ou rien soit la bonne", a déclaré la Sud-Africaine, qui a succédé le 1er septembre à Louise Arbour. "Sans la participation de tous, le débat et la lutte contre le racisme seront affaiblis", a souligné l'ex-juge à la Cour pénale internationale (CPI), qui a également appelé à renforcer la lutte pour prévenir le génocide.

La première conférence contre le racisme à Durban, du 31 août au 8 septembre 2001, avait été marquée par de profondes divisions sur les questions de l'antisémitisme, du colonialisme et de l'esclavagisme. Les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte en protestant contre le ton anti-israélien de la réunion.

Mauvaise direction

"Navi Pillay tire dans la mauvaise direction", a réagi l'ONG "UN Watch". Et de se demander pourquoi la Haut Commissaire ne critique pas plutôt l'attitude du Soudan, de l'Iran et de la Libye "qui ont commencé à détourner la conférence" de ses buts.

Le directeur d'UN Watch Hillel Neuer regrette que Navi Pillay ait qualifié de "productive" la réunion préparatoire d'Abuja (24 au 26 août), alors qu'elle a omis de mentionner dans sa déclaration finale les atrocités commises au Darfour.


La nouvelle Haut Commissaire a également affirmé sa volonté de "tolérance zéro" à l'égard de la politique deux poids deux mesures et son souci d'impartialité.

Elle devra lutter pour maintenir son indépendance. Le Pakistan et Cuba notamment ont réitéré leur demande d'un contrôle des activités du Haut Commissariat par le Conseil des droits de l'homme.

Une exigence à laquelle la France, au nom de l'Union européenne, s'est clairement opposée. L'ambassadeur de France Jean-Baptiste Mattei a réaffirmé l'engagement des Européens à l'intégrité, à l'indépendance et à l'impartialité du mandat du Haut Commissariat.

Initiative de la Suisse

La Suisse a profité de la reprise des travaux du Conseil pour annoncer une nouvelle initiative. Elle va rédiger un agenda des droits de l'homme pour les dix prochaines années, a annoncé l'ambassadeur de Suisse auprès de l'ONU Blaise Godet.

L'initiative sera présentée à l'occasion des 60 ans de la Déclaration universelle en décembre. A l'invitation de la Suisse, un groupe de personnalités aura la tâche d'identifier, d'étudier et de définir des thèmes spécifiques et d'établir un agenda, a précisé l'ambassadeur. Il sera ensuite soumis à la communuaté internationale.

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