12 sept. 2012

Découvert: Un haut responsable onusien est le héros de négationnistes

CLIQUEZ ICI POUR URGER L’AMBASSADEUR AMÉRICAINE SUSAN RICE D’AGIR 

Un autre mauvais sujet à l’ONU  -- par HILLEL C. NEUER

Genève – Les promoteurs du Conseil des droits de l’homme de l’ONU miné par l’hypocrisie prétendent qu’il a été réformé. Pourtant, l’organisme constitué de 47 pays a fait preuve d’une nouvelle bassesse en nommant un nouveau haut responsable dont l’œuvre d’une vie, la rédaction de livres sur la Seconde Guerre mondiale, identifie les Allemands comme les victimes et les alliés comme les criminels de guerre.


Alfred de Zayas a fait sa première apparition cet après-midi à titre d’ « expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable » du Conseil. J’ai participé au débat et pris la parole pour l’exposer. A présent, c’est à l’Ambassadeur des Etats-Unis Susan Rice d’agir. Cliquez ici pour envoyer un appel à l’action 

La fonction est une initiative de Cuba (le même pays qui a interrompu mes remarques aujourd’hui) dont le but est de critiquer les pays occidentaux qui « souhaitent dominer le monde avec leurs modèles économiques et militaires. »

A première vue, De Zayas semble hautement qualifié. Il est né à La Havane, a grandi aux Etats-Unis et est diplômé de l’École de droit de Harvard. Il a travaillé pendant 22 ans auprès du Haut Commissaire des droits de l’homme de l’ONU, pour lequel le retraité genevois continue de faire du travail à la pige.

Or, un second regard sur les écrits de De Zayas (son site Web contient tout, y compris le menu détail de ses activités quotidiennes) soulève des questions troublantes.

De Zayas n’est pas un négationniste. En revanche, les négationnistes le voient comme un héros. Ses publications et ses conférences sont promues sur des sites Web tels que le « Comité pour un débat ouvert sur l’Holocauste ». On peut aisément comprendre pourquoi.



L’un de ses thèmes clés est que presque aucun Allemand ne savait ce qui arrivait à ses compatriotes juifs. Lorsqu’en 1996 Daniel Jonah Goldhagen publia Les bourreaux volontaires de Hitler, livre qui documentait la complicité d’une partie importante de la population allemande, De Zayas répondit que les Allemands ne pouvaient être antisémites car il y avait « plusieurs Juifs allemands dans l’entourage de Bismarck » et « plusieurs mariages mixtes ».

C’était plutôt Goldhagen qui était « raciste », soutint-il.
Et, plaida-t-il, tout comme les Américains n’ont jamais supposé que leur gouvernement pourrait tuer des Américains d’origine japonaise internés dans des camps, les Allemands n’avait aucune raison de s’imaginer que les nazis feraient une telle chose aux Juifs. 

De Zayas urgea les Allemands vivant au Canada de poursuivre les distributeurs du livre de Goldhagen pour cause de « littérature haineuse » et leur prodigua des conseils pour gagner leur cause devant un tribunal des droits de l’homme de l’ONU pour lequel il travaillait à l’époque. Se référant à un révisionniste canadien, De Zayas se vanta même dans un courrier électronique à ses supporteurs que « Jim Bacque et moi avons même visité un avocat à Toronto pour proposer cette procédure. »

Il pressa les Allemands aux Etats-Unis d’imiter la communauté juive, laquelle, affirmait-il, contribue des millions de dollars au « Lobby ».

L’autre sujet central de ses livres porte sur la souffrance des Allemands pendant et surtout après la guerre, lors des transferts de populations qui auraient coûté la vie à plus de deux millions d’Allemands, selon lui.

Bien qu’il soit louable de faire la lumière sur des vérités désagréables, les accusations de De Zayas à l’encontre des Alliés sont invariablement exagérées, tandis que les atrocités des nazis sont minimisées :

- Churchill et Roosevelt ont contribué délibérément à « une forme de génocide » contre les Allemands.

- Parce que les Alliés n’ont pas été poursuivis pour leurs crimes « barbares » et « épouvantables », le tribunal de Nuremberg qui jugea des criminels de guerre nazis n’avait « presque aucune légitimité. »

- Les propositions de Henry Morgenthau, membre juif du conseil ministériel de Roosevelt, pour traiter avec l’Allemagne étaient « racistes » et « inhumaines ».

- Désigner l’Holocauste comme étant unique peut nier la souffrance des autres, telle l’expulsion des Allemands [d’Europe de l’Est], «assimilable à une grave violation de leurs droits humains. »

Les universitaires critiquent la mauvaise qualité et le révisionnisme de son œuvre. Selon un article publié en 1993 dans la German Studies Review, De Zayas « ne fait aucune tentative d’intégrer son travail dans l’historiographie existante de la Seconde Guerre mondiale, de l’Allemagne nazie ou des crimes de guerre en général. »

Mais Cuba et sa bande ont choisi De Zayas non pas pour son passé, mais pour ses orientations politiques actuelles.

A titre de tiers-mondiste, il est improbable qu’il critique l’un des pays qui ont appuyé son mandat, y compris le Bangladesh, la Chine, Cuba, l’Équateur, la Jordanie, le Koweït, la Malaisie, le Qatar, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Ouganda. De plus, ils peuvent compter sur De Zayas pour qu’il attaque consciencieusement les Etats-Unis, qu’il a récemment accusés de « responsabilité pour la déstabilisation de la situation de pays au Moyen-Orient.»

Enfin, Zayas déteste l’État juif. Israël, dit-il, « est issu du terrorisme contre une population indigène », reste « privilégié sur la scène internationale » et l’accréditation onusienne devrait être niée à ses représentants.

Lorsqu’il est question de l’Allemagne nazie, il se concentre sur la souffrance de ses citoyens sans aucune perspective historique. Lorsqu’il s’agit des Israéliens, c’est précisément le contraire. 
 

« Il est impératif de maintenir le conflit à Gaza dans sa perspective historique. Ici, l’oppresseur est Israël et les opprimés sont les Palestiniens. »

Norman Finkelstein, auteur de L’industrie de l’Holocauste et militant anti-Israël de premier plan, est une source clé pour De Zayas. Celui-ci a endossé sa candidature pour la titularisation et l’a comparé à Socrate.

Aujourd’hui, alors que ce détracteur des démocraties occidentales est désormais armé d’un podium onusien mondial, il incombe de s’interroger :

Pourquoi le délégué britannique siégeant au comité de sélection s’est-il rallié aux complices qui l’ont unanimement appuyé ? De toute évidence, Cuba a exercé de fortes pressions en faveur de son candidat, mais Londres avait le devoir moral de s’y opposer. Et quand donc l’Ambassadeur américaine Rice s’exprimera-t-elle et demandera que ce loup en peau de mouton soit congédié ?

Hillel Neuer est le directeur général de UN Watch à Genève.



Traduction française de David Ouellette (CERJI/CIJA)

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