25 juin 2014

«Nos enfants sont kidnappés. Et que fait le monde ?»


«Nos enfants sont kidnappés. Et que fait le monde ?»
24 juin 2014
Tribune de Genève 
Andrés Allemand
Vibrant appel à Genève des mères des trois ados israéliens kidnappés.


Les mères des enfants israéliens kidnappés dans les territoires palestiniens, Iris Yifrach, Bat-Galim Shaar et Rachel Frankel. Elles sont venues à Genève raconter leur histoire.
Image: Olivier Vogelsang

C’est un vibrant appel qu’ont lancé hier à Genève Rachel Frankel, Bat-Galim Shaar et Iris Yifrach. Les mères des trois adolescents israéliens kidnappés le 12 juin à Gush Etzion, un bloc de colonies juives en Cisjordanie, étaient au Palais des Nations pour faire entendre leur voix au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Vous êtes venues à Genève délivrer un message au monde. Lequel ?

BGS : Nos trois enfants sont sortis de l’école… et ne sont pas rentrés. Ils ont été kidnappés par des terroristes. Nous sommes venues demander : « Où est le monde ? Qu’a-t-il à en dire ? » Kidnapper des enfants, ce n’est jamais légitime. Nous venons aussi dire que ce qui se passe aujourd’hui chez nous peut se passer demain en Europe. Votre silence renforce le Hamas. Une condamnation est nécessaire contre cet acte immoral. Le Hamas doit comprendre que ça ne sert à rien d’enlever des enfants.

Au Palais des Nations, vous avez dit que « beaucoup plus peut être fait » par la communauté internationale ? A quoi pensez-vous au juste ?

RF : Nous demandons qu’il soit clairement dit qu’un crime a été commis. Et ce crime doit être condamné. Ce serait déjà un grand pas. Mais les Etats disposent aussi d’autres façons d’opérer dans ce genre de situation, nous leur demandons de le faire au plus vite.

Y a-t-il eu des réactions à votre intervention devant le Conseil des droits de l’homme ?

RF : Aucune. Nous espérons qu’il y aura des déclarations officielles. BGS : On nous a dit qu’une Palestinienne présente dans la salle a confié qu’elle condamnait ce kidnapping en tant que mère.

Vous avez été reçues par l’adjointe de la haut-commissaire aux droits de l’homme. Quel soutien a-t-elle pu vous offrir ?

RF : Juste de l’empathie. Nous attendons davantage…

Il y a eu des critiques ce matin à l’ONU contre l’ampleur de l’opération israélienne en cours, avec 360 Palestiniens arrêtés et 4 personnes tuées, dont un enfant et un handicapé mental. Cela a dû être difficile à entendre…

BGS : Nous sommes des mères. Ce qui était important pour nous, c’était de faire entendre notre voix. Nous espérons qu’elle portera. Et qu’il y aura des résultats…

Avez-vous un message pour Khaled Mechaal, le leader du Hamas, qui a applaudi au kidnapping, tout en niant l’implication de son mouvement ?

RF : Nous ne parlons pas directement aux terroristes. Nous nous tournons vers tous les gens décents dans le monde qui peuvent faire quelque chose pour nos enfants.
BGS : En entendant les déclarations du Hamas, le monde devrait comprendre à qui nous avons affaire !
RF : Mais je n’écoute pas tout ce qui se dit. Sinon, je deviendrais folle.

Les gens d’ici sont étonnés d’apprendre que des jeunes israéliens font régulièrement de l’auto-stop dans une colonie juive de Cisjordanie, en territoire palestinien selon le droit international. Pourriez-vous expliquer la situation ?

RF : D’abord, nous avons des normes différentes (ndlr : Israël estime que ces territoires sont « disputés » et non pas « occupés »). Ensuite, la population, dans cette zone, est juive. Enfin, des dangers, il y en a partout en Israël, par exemple en montant dans un bus (ndlr : référence aux attentats à la bombe). Mais de toute façon, il ne faut pas inverser les rôles. Ne transformez pas les victimes en coupables. Enlever des enfants, c’est un crime, peu importe l’endroit.

Où trouvez-vous la force pour tenir bon?

IY : Tout le peuple d’Israël est derrière nous, dans le monde entier. Nous recevons beaucoup de messages d’encouragement. Mais aussi, nous sommes des personnes religieuses, la foi en Dieu nous aide beaucoup. Et il y a la famille, nous avons d’autres enfants, nous obligées de tenir bon.

http://www.tdg.ch/monde/asie-oceanie/Nos-enfants-sont-kidnappes-Et-que-fait-le-monde-/story/13563914 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire