Déclaration orale Licra, organisée par UN Watch, 19ème session du Conseil des Droits de l’Homme Item 4: Situations des droits de l’Homme qui requièrent l’attention du Conseil
Merci Madame la Présidente.
C’est un honneur d’être ici parmi vous aujourd’hui pour vous parler d’une mère de famille de 42 ans de nationalité Pakistanaise qui, bien qu’elle n’ait rien fait de mal, attend sa condamnation à mort par pendaison.
J’ai vécu ces 3 dernières années au Pakistan où j’étais correspondante permanente pour des médias français. Après avoir réalisé différents reportages sur le sort d’Asia Bibi, je l’ai aidé à écrire un livre, Blasphème, un appel lancé par Asia Bibi depuis sa cellule pour fait entendre sa voix.
J’ai été sa plume, et voici le terrifiant récit qu’elle nous livre :
Le 14 juin 2009, dans la province du Penjab, Asia Bibi participe à une cueillette de fruits rouges. Elle est la seule chrétienne parmi ses compagnes de cueillette musulmanes.
La chaleur est suffocante, il fait 45°C à l’ombre, et comme les autres femmes, Asia Bibi décide de se servir un verre d’eau dans le puits commun, puis un autre... Mais au moment où elle replonge sa timbale, une femme lui crie qu’elle vient de souiller l’eau du puits parce qu’elle est chrétienne.
Asia Bibi n’a pas fait de provocation. Elle avait travaillé plusieurs années comme aide ménagère chez un couple de musulman et n’avait jamais été insulté de la sorte. Elle s’est alors défendue en répondant : “Je ne crois pas que le prophète Mahomet partage le même avis que vous.”
La colère gronde de plus belle chez les femmes musulmanes qui reprochent maintenant à la chrétienne Asia Bibi de parler au nom du prophète et, soudain, le mot blasphème fuse. Pleine de haine, les femmes demandent au Mollah de déposer une plainte pénale contre elle au nom de la loi sur le blasphème.
Asia Bibi a été condamnée en 2009 à la peine capitale par pendaison pour le crime de blasphème. Depuis presque 3 ans, elle attend son exécution dans le couloir de la mort, ou elle subit des conditions de détention atroces…vivant dans une cellule sans fenêtre, Asia Bibi est traitée pire qu’un chien.
Madame la Présidente, en 2010, le Pakistan a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Mais la loi sur le blasphème viole ostensiblement ce traité.
Nous vous le demandons aujourd’hui : Quand le Pakistan se conformera t-il enfin à ses engagements solennels en vertu des droits de l’Homme ?
Les pays rassemblés ici n’ont-ils pas adopté récemment la résolution 16/18, portée par le Pakistan et l’Organisation de la Conférence Islamique, et qui condamne la haine religieuse?
Pouvons-nous espérer que le Conseil agisse pour faire stopper l’exécution d’Asia Bibi et libérer cette mère de famille innocente ?
Il n’y a plus de temps à perdre Madame la Présidente… Je vous remercie.
Par Anne-Isabelle Tollet
C’est un honneur d’être ici parmi vous aujourd’hui pour vous parler d’une mère de famille de 42 ans de nationalité Pakistanaise qui, bien qu’elle n’ait rien fait de mal, attend sa condamnation à mort par pendaison.
J’ai vécu ces 3 dernières années au Pakistan où j’étais correspondante permanente pour des médias français. Après avoir réalisé différents reportages sur le sort d’Asia Bibi, je l’ai aidé à écrire un livre, Blasphème, un appel lancé par Asia Bibi depuis sa cellule pour fait entendre sa voix.
J’ai été sa plume, et voici le terrifiant récit qu’elle nous livre :
Le 14 juin 2009, dans la province du Penjab, Asia Bibi participe à une cueillette de fruits rouges. Elle est la seule chrétienne parmi ses compagnes de cueillette musulmanes.
La chaleur est suffocante, il fait 45°C à l’ombre, et comme les autres femmes, Asia Bibi décide de se servir un verre d’eau dans le puits commun, puis un autre... Mais au moment où elle replonge sa timbale, une femme lui crie qu’elle vient de souiller l’eau du puits parce qu’elle est chrétienne.
Asia Bibi n’a pas fait de provocation. Elle avait travaillé plusieurs années comme aide ménagère chez un couple de musulman et n’avait jamais été insulté de la sorte. Elle s’est alors défendue en répondant : “Je ne crois pas que le prophète Mahomet partage le même avis que vous.”
La colère gronde de plus belle chez les femmes musulmanes qui reprochent maintenant à la chrétienne Asia Bibi de parler au nom du prophète et, soudain, le mot blasphème fuse. Pleine de haine, les femmes demandent au Mollah de déposer une plainte pénale contre elle au nom de la loi sur le blasphème.
Asia Bibi a été condamnée en 2009 à la peine capitale par pendaison pour le crime de blasphème. Depuis presque 3 ans, elle attend son exécution dans le couloir de la mort, ou elle subit des conditions de détention atroces…vivant dans une cellule sans fenêtre, Asia Bibi est traitée pire qu’un chien.
Madame la Présidente, en 2010, le Pakistan a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Mais la loi sur le blasphème viole ostensiblement ce traité.
Nous vous le demandons aujourd’hui : Quand le Pakistan se conformera t-il enfin à ses engagements solennels en vertu des droits de l’Homme ?
Les pays rassemblés ici n’ont-ils pas adopté récemment la résolution 16/18, portée par le Pakistan et l’Organisation de la Conférence Islamique, et qui condamne la haine religieuse?
Pouvons-nous espérer que le Conseil agisse pour faire stopper l’exécution d’Asia Bibi et libérer cette mère de famille innocente ?
Il n’y a plus de temps à perdre Madame la Présidente… Je vous remercie.
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