12 juin 2012

Affrontement à la session de l’ONU sur la Syrie: une victime de tortures âgée de 20 ans confronte le régime Assad

Lorsque la Syrie et ses alliés russe, chinois et cubain ont menti lors de la session du Conseil des droits de l’homm de l’ONU sur le massacre d’Al-Houleh, UN Watch a fait appel à Hadeel Kouki, une victime de tortures âgée de 20 ans, pour dire la vérité. Les délégués – dont plusieurs ont remercié UN Watch en privé pour avoir contribué un dramatique témoignagne personnel  au débat – ont finalement voté en faveur d’une ferme condamnation.Voir aussi: 55 ONG et parlementaires: Il est temps que l’UNESCO expulse enfin la Syrie de son comité des droits de l’homme.

Une jeune syrienne, victime de tortures, s'exprime au Conseil des droits de l'homme. 


Témoignage de la part d'UN Watch sur le massacre en Syrie, à la session d'urgence du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, donné par Mme Hadil Kouki le 1 juin 2012.


Madame la Présidente, merci,

Je m'appelle Hadil Kouki, j'ai 20 ans, je suis une exilée originaire de Hasake en Syrie.

Le 10 mars 2011, j'ai été arrêtée par le régime pour la distribution de tracts pro-démocratiques dans mon université d'Alep. On m'a jetée en prison pendant quarante jours.

En août, puis à nouveau en octobre, j'ai été arrêtée pour avoir apporté des fournitures médicales. J'ai été à nouveau emprisonnée pendant quarante jours. J'ai été torturée et maltraitée.

Le massacre d'El-Houleh était clairement un acte du régime Assad. Le village où quelque 130 personnes ont été sauvagement assassinées était connu depuis le début de la révolution comme l'un des centres les plus dynamiques dans la lutte pour une société libre et démocratique en Syrie.
Je connaissais personnellement certaines des personnes qui ont été assassinées. Fatima, qui n'avait que 25 ans, était mon amie à l'Université d'Alep, où elle étudiait l'histoire. Elle et ses deux filles, encore nourrissons, ont été retrouvées décapitées dans leur maison à El-Houleh. Le corps de son fils a été retrouvé amputé des bras et des jambes.

Mohamed, le mari de Fatima  a été tué par les forces d'Assad deux mois plus tôt, alors qu'il essayait de protéger des manifestants pacifiques des balles meurtrières. C'est une preuve de plus que les habitants d'El-Houleh ont été massacrés pour leur opposition au régime Assad.

Madame la Présidente, je vous le demande :

Peut-on vraiment faire confiance à des gens qui sont responsables de telles atrocités  pour mener à bien le Plan Annan pour mettre fin à la violence ?

Comment se fait-il qu'au moins trois des gouvernements qui protègent Assad, et qui l'aident dans ce génocide, sont autorisés à siéger ici même, à ce Conseil des droits de l'homme ?

Pourquoi l'Organisation des Nations Unies a t-elle élu la Syrie au comité droits de l'homme de l'UNESCO ? Quel est le sens de ce genre de signal ? Quand est-ce que ce Conseil exigera le départ d'Assad ?

Madame la Présidente, je tiens à remercier les gouvernements amis qui nous ont fourni une aide vitale à moi et à beaucoup d'autres victimes. Mais tandis que nous parlons, mon peuple est tué. Le moment est venu d'agir.

Je vous remercie, Madame la Présidente.
Traduction par Cerji

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