Genève, le 13 Juin 2012 - L'Organisation des Nations Unies a préparé un
projet de résolution qui rejette la demande palestinienne d’inclure la ville
natale de Jésus comme site du patrimoine mondial en péril, citant un rapport
établi par des experts internationaux, qui ont enquêté, et ont rejeté l’idée que
l’église de la Nativité de Bethlehem était en danger.
Le projet de résolution sera examiné par le Comité pour le patrimoine
mondial de l'UNESCO, composé de 21 nations, lors d'une réunion à
Saint-Pétersbourg en Russie, dans le courant du mois de juin.
Le Comité - qui comprend, entre autres, l'Algérie, le Cambodge, l'Irak, la
Malaisie, le Mali, le Qatar, la Russie, le Sénégal et les Emirats Arabes Unis -
a le pouvoir de renverser le projet de texte des experts, mais plusieurs
personnes habituées aux processus de décisions expliquent que les Etats arabes
ne sont pas sûrs de réunir les deux tiers requis pour obtenir la majorité, et
font remarquer que plusieurs Etats, dont la Russie, qui est le pays hôte,
hésitera peut-être à contester l’évaluation objective présentée par les experts
de l'ONU.
De mémoire récente, c’est la première fois qu'un projet de résolution de
l'Organisation des Nations Unies - et encore plus un projet de l’UNESCO,
largement dominé par les Arabes, et qui récemment élisait la Syrie d’Assad à son
Comité de droits de l'homme - rejette une demande des Palestiniens.
À l'ONU, où l’Assemblée générale adopte chaque année plus de résolutions
critiquant Israël que pour le reste du monde tout entier, c'est un spectacle
presque aussi rare que celui de la comète de Halley !
La raison de cette apparition extraordinaire est très simple : les
Palestiniens viennent d’être admis à l'UNESCO en tant qu'Etat membre, et c'est
la première fois qu’ils utilisent les procédures du Patrimoine mondial, lequel
suit, dans ses étapes initiales, les critères d’experts qui ne sont pas des
politiques, contrairement aux 195 membres très politisés des gouvernement
représentés à l’ONU qui, pour la plupart, votent une majorité automatique à
toutes les résolutions Arabes.
Bien qu'il n'y ait aucun doute sur le fait que les lieux saints sont des
sites appartenant au patrimoine mondial, le rejet total, par les experts, des
allégations palestiniennes, souligne la façon regrettable dont le président
Mahmoud Abbas détourne le processus de protection des sites et monuments
historiques du monde, à des fins politiques.
Fait remarquable, l'article de CNN d'aujourd'hui, qui s’est donné la peine de décrire sous un angle
très positif cette nomination n'a pas cru bon de mentionner que la demande palestinienne -- sa première nomination au Patrimoine Mondial depuis l'admission de la "Palestine" en tant que membre de l'UNESCO en
octobre 2011 -- a
été complètement rejetée par les experts professionnels chargés d'évaluer les
demandes de chaque pays.
Dans leur mémoire, les Palestiniens affirmaient que « l’occupation
israélienne »… « entrave la fourniture des matériaux nécessaires » et crée une «
situation d'urgence » qui doit être stoppée par « une mesure d'urgence ».
Pourtant, l’enquête approfondie du Conseil International des Monuments et
des Sites (ICOMOS), basé à Paris, et qui conseille le Comité du Patrimoine
Mondial sur les biens à inscrire sur la liste - a dit exactement le
contraire.
« L’église de la Nativité et la route du pèlerinage à Bethlehem, en
Palestine, ne doivent pas être inscrits sur la liste du patrimoine mondial en
danger », ont déclaré les experts.
« ICOMOS ne considère pas que les conditions décrivant les dommages, ou
dangers graves, que court l’église de la Nativité, telles qu’exigées par le
paragraphe 161 du guide des orientations, soient pleinement remplies, et son
état ne correspond pas à des conditions d'urgence qui exigeraient que le Comité
du Patrimoine Mondial prenne des mesures immédiates pour préserver ce bien.
»
L'ICOMOS a constaté que, contrairement à la présentation des Palestiniens
au Comité de l'UNESCO, l'église de la Nativité n’est ni « gravement endommagée
», ni « sous quelque menace immédiate ».
Il n'y a aucune « action immédiate ... nécessaire à la préservation du bien
». Malgré les revendications palestiniennes, Israël n'a pas été considéré comme
étant un obstacle majeur à la préservation de l’église de la Nativité.
En fait, fait remarquer le rapport, le toit de l'église - considéré comme
étant en très grand danger - a été réparé « très récemment en 1990, lorsque les
travaux ont été mis en œuvre par les autorités militaires israéliennes. »
En conséquence, l'ICOMOS a suggéré que l'Autorité Palestinienne « soumette
de nouveau sa demande, conformément aux procédures normales d'inscription
»
Néanmoins, lorsque le Comité du Patrimoine Mondial des 21 nations se
réunira à Saint-Pétersbourg, du 24 juin au 6 juillet, il est tout à fait capable
de considérer que le « lieu de naissance de Jésus, l’église de la Nativité, et
la route du pèlerinage à Bethlehem » sont en grand danger, et demandent la
protection spéciale de l'ONU - une déclaration qui ne ferait qu’enflammer un peu
plus la région.
Traduit par Dreuz
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