GENÈVE - Quelques minutes après que l'ONU a qualifié la « Palestine» d’État par le vote du 29 novembre, l'organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, publiait un communiqué de presse exhortant les Palestiniens à utiliser leur nouveau statut pour poursuivre Israël devant la Cour Pénale Internationale internationale (CPI).
Pourtant, bien peu ont remarqué que ces pressions exercées par HRW venaient contredire ce que l'organisation avait pourtant affirmé en promettant que ce scénario n'arriverait jamais.
En effet, en 2001, alors que les Américains débattaient pour savoir s'ils allaient apporter leur soutien ou non à la CPI, Human Rights Watch publiait « Mythes et réalités concernant la Cour pénale internationale ».
Dans le cadre de sa campagne menée pour obtenir que les États-Unis ratifient le Statut de Rome et rejoignent la CPI, Human Rights Watch affirmait que ce nouveau tribunal ne serait jamais utilisé « pour intenter des poursuites ayant des motifs politiques contre Israël ». Cette crainte n'était rien d'autre qu'un « mythe », soutenait Human Rights Watch.
Selon qui, « les actions futures sur le
territoire israélien ou palestinien ne seront couvertes que si le traité de la
CPI est ratifié par Israël ou par un État palestinien largement
reconnu ». Et, expliquait Human Rights Watch dans un éditorial du
Washington Post, « cela n'arrivera pas avant qu'il y ait un accord de paix et,
dans ce cas, la probabilité d'une action militaire israélienne contre les
Palestiniens diminuerait considérablement ».
Quelques années plus tard, soudain, HRW fait du lobbying pour que la candidature
palestinienne soit acceptée, faisant de « la Palestine » un État
membre des Nations Unies et un membre de la CPI avant qu'il y ait un accord
de paix - et alors même que les Palestiniens refusent de s'asseoir à la
table des négociations avec Israël.
Alors que HRW montrait parfois une certaine réticence à exprimer un appui absolu à la demande formelle soumise par l'Autorité palestinienne à la CPI, il n'y a aucun doute quant à leur position : « Human Rights Watch a appelé le procureur de la CPI à rendre une décision juridique rapide à propos de la demande présentée par l'Autorité nationale palestinienne, conformément au mandat qu'a la CPI pour faire cesser l'impunité ». Cette dernière expression ne pouvant que signifier que HRW voulait que la CPI y réponde positivement.
De même, dans un discours de Septembre 2010 prononcé devant le Conseil des droits de l'homme, Human Rights Watch a appelé le Conseil, composé de quarante-sept pays, à « exhorter le procureur de la Cour pénale internationale à déterminer rapidement s'il estime que le tribunal a compétence sur le conflit de Gaza. Une telle décision permettra de clarifier quelles voies de la justice internationale sont disponibles ».
Une fois encore, HRW indiquait clairement comment l'organisation voulait que la question de la compétence soit tranchée : « Les parties ... n'ont jusqu'à présent pas manifesté la volonté de mener des enquêtes répondant aux normes internationales, il se peut donc que des poursuites internationales soient nécessaires ». Les négociations de paix, déclarait Human Rights Watch, « ne diminuent en rien le fait qu'il faille établir des responsabilités. Au contraire, la justice [c'est-à-dire des poursuites par la CPI] pour des violations graves devrait être intégrée à la discussion ».
Selon Ken Roth, le Times écartait là la conséquence salutaire primordiale qu'aurait la revalorisation du statut des Palestiniens : la possibilité qu'ils auraient d'adhérer à la CPI et le fait de «dissuader les deux parties de commettre des crimes de guerre ».
En fait, mis à part HRW, l'organisation qui a le plus soutenu la demande contenue dans le rapport Goldstone appelant la CPI à lancer des poursuites, a été l'organisation terroriste du Hamas. On se souvient des populaires foulards « Goldstone » vendus dans les magasins de la bande de Gaza, à côté des affiches de dirigeants du Hamas.
En ayant fait un lobbying actif pour qu'il y ait un État palestinien avant un accord de paix, et en ayant exhorté les Palestiniens à poursuivre Israël devant la CPI, Human Rights Watch soutient les objectifs du Hamas et la politisation du droit international.
Qu'est-il donc arrivé à la promesse faite par
HRW : « cela n'arrivera pas »?
La vérité, c'est que, au cours de ces
dernières années, Human Rights Watch a fait du lobbying intensif pour qu'arrive
justement tout ce qui, selon l'organisation, ne se produirait jamais, comme
elle l'avait affirmé.
Le 16 Septembre 2009, moins de vingt-quatre
heures après que le juge Richard Goldstone a publié son tristement célèbre
rapport de l'ONU accusant Israël de crimes de guerre ( il s'est rétracté quelque
dix-huit mois plus tard), Human Rights Watch a publié un communiqué de presse
détaillé « soutenant la demande adressée par la mission d'établissement
des faits au Conseil de sécurité pour que celui-ci renvoie le conflit de Gaza
devant la CPI », faisant valoir que la CPI était « le tribunal international
s'imposant pour traiter les crimes de guerre commis pendant le conflit de Gaza
», documentant toutes les manières possibles permettant de traîner les
dirigeants politiques et militaires israéliens devant la CPI, avec cette
mention : « si le procureur de la CPI donne une suite favorable à une
déclaration de l'Autorité nationale palestinienne demandant que la Cour soit
compétente pour les crimes commis à Gaza ».
Alors que HRW montrait parfois une certaine réticence à exprimer un appui absolu à la demande formelle soumise par l'Autorité palestinienne à la CPI, il n'y a aucun doute quant à leur position : « Human Rights Watch a appelé le procureur de la CPI à rendre une décision juridique rapide à propos de la demande présentée par l'Autorité nationale palestinienne, conformément au mandat qu'a la CPI pour faire cesser l'impunité ». Cette dernière expression ne pouvant que signifier que HRW voulait que la CPI y réponde positivement.
De même, dans un discours de Septembre 2010 prononcé devant le Conseil des droits de l'homme, Human Rights Watch a appelé le Conseil, composé de quarante-sept pays, à « exhorter le procureur de la Cour pénale internationale à déterminer rapidement s'il estime que le tribunal a compétence sur le conflit de Gaza. Une telle décision permettra de clarifier quelles voies de la justice internationale sont disponibles ».
Une fois encore, HRW indiquait clairement comment l'organisation voulait que la question de la compétence soit tranchée : « Les parties ... n'ont jusqu'à présent pas manifesté la volonté de mener des enquêtes répondant aux normes internationales, il se peut donc que des poursuites internationales soient nécessaires ». Les négociations de paix, déclarait Human Rights Watch, « ne diminuent en rien le fait qu'il faille établir des responsabilités. Au contraire, la justice [c'est-à-dire des poursuites par la CPI] pour des violations graves devrait être intégrée à la discussion ».
Le 6 novembre 2012, le directeur de Human
Rights Watch, Ken Roth contestait sur son compte Twitter un éditorial du New
York Times dénonçant la manœuvre palestinienne consistant à présenter une
demande devant l'ONU pour obtenir un État.
Selon Ken Roth, le Times écartait là la conséquence salutaire primordiale qu'aurait la revalorisation du statut des Palestiniens : la possibilité qu'ils auraient d'adhérer à la CPI et le fait de «dissuader les deux parties de commettre des crimes de guerre ».
De façon malhonnête, Roth et Human Rights
Watch prétendent que tout processus international ou lié à l'ONU concernant
Israël serait juste et objectif.
En fait, mis à part HRW, l'organisation qui a le plus soutenu la demande contenue dans le rapport Goldstone appelant la CPI à lancer des poursuites, a été l'organisation terroriste du Hamas. On se souvient des populaires foulards « Goldstone » vendus dans les magasins de la bande de Gaza, à côté des affiches de dirigeants du Hamas.
Si le Hamas a approuvé la demande adressée la
CPI pour qu'elle se saisisse du dossier
de Gaza, comment peut-on logiquement prétendre que le Hamas serait «dissuadé »
par celle-ci ?
En ayant fait un lobbying actif pour qu'il y ait un État palestinien avant un accord de paix, et en ayant exhorté les Palestiniens à poursuivre Israël devant la CPI, Human Rights Watch soutient les objectifs du Hamas et la politisation du droit international.
Et, qui plus est, HRW renie sa parole, sapant
la crédibilité de son organisation.
Traduit par Hélène Keller-Lind, Desinfos
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