11 juin 2013

Les Etats-Unis rejettent la proposition de Richard Falk d’expulser les ONG de surveillance et le qualifient d’« inapte à servir »

UN Watch: « l'ONU a suspendu des ONG pour avoir critiqué les mauvais régimes : nous ne prenons pas cela à la légère ».

Genève, le 11 Juin 2013 − L'envoyée des Etats-Unis au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Eileen Chamberlain Donahoe, a demandé la démission de l’un de ses hauts fonctionnaires, en disant que la tentative de Richard Falk pour enquêter et éventuellement détruire une ONG accréditée auprès des Nations Unies pourrait « menacer la voix indépendante de la société civile au sein des Nations Unies ».

La vigoureuse déclaration américaine, publiée sur le site internet de la Mission américaine auprès des Nations Unies à Genève, "rejette et condamne" l'attaque virulente et sans précédent de Richard Falk contre UN Watch. La Ligue anti-diffamatoire américaine a salué cette déclaration et a exprimé son soutien à UN Watch.

Dans son rapport annuel qui vient de paraître, Falk - le controversé Rapporteur spécial sur les droits de l’homme, chargé par le Conseil d'enquêter sur « les violations des principes et fondements du droit international par Israël » - a publiquement appelé l’organe de 47 Etats à poursuivre UN Watch, qui a réussi à mobiliser les dirigeants du monde, y compris son propre patron, le Secrétaire général Ban Ki-moon, à condamner ses commentaires blâmant « le projet américain de domination mondiale » et « Tel Aviv » pour les attentats du marathon de Boston.

Le rapport de Falk accuse UN Watch d’ « humiliation » et de « diffamation » de sa personnalité, endommageant la « crédibilité », l’ « efficacité » et l’ « intention réelle » de son mandat, ce qui « détourne l'attention du message » et « éloigne l’intérêt public ».

En réponse à cela, la représentante américaine a souligné que « les ONG sont des acteurs essentiels à l'ONU et en particulier au Conseil des droits de l'homme, car ils fournissent des points de vue indépendants sur d'importantes questions mondiales et enrichissent le débat en incluant des perspectives non-gouvernementales ».

L'envoyée américaine a souligné que la « plus récente déclaration de M. Falk, qu’il a imprudemment inclus dans un document officiel des Nations Unies, est caractéristique des commentaires et actions répréhensibles faits durant son mandat en tant que Rapporteur spécial. Cela démontre nettement encore une fois qu’il est inapte à servir son rôle de Rapporteur spécial de l'ONU ».

« Ses opinions et son comportement - officiels et officieux - sont offensants et provocateurs et ne font rien pour faire avancer la paix au Moyen-Orient ou pour favoriser la protection et la promotion des droits de l'homme. Nous appelons à nouveau à sa démission ».

Le projet de résolution A/HRC/23/NGO/27 de UN Watch visant à retirer Falk a été publié par les Nations Unies comme un document officiel et a été soumis devant le Conseil lors de sa séance d’hier.

UN Watch a remercié les Etats-Unis pour la défense de la liberté de parole des ONG, et a exhorté le Secrétaire général des Nations Unies ainsi que d'autres Etats membres à s'exprimer ainsi.

« Nous appelons le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à dénoncer la tentative "McCartienne" de Richard Falk d'avoir des régimes voyous qui "enquêtent" sur UN Watch comme punition pour avoir exposé avec succès sa grave inconduite », a déclaré le Directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer.

« UN Watch rejette catégoriquement la tentative pathétique et sans fondement de Falk à dénigrer son indépendance. C'est triste de voir un fonctionnaire de l'ONU agir comme un régime répressif - comme la Russie, l'Egypte ou le Zimbabwe - qui cherche à museler les ONG en raison de ce qu'elles pensent et disent ».

Dans le rapport de Falk, ainsi que dans les intenses efforts de lobbying qu'il a déployé cette semaine tel que rapporté par les initiés de l'ONU, le Rapporteur spécial exige que UN Watch fasse l’ « objet d'une enquête » afin de déterminer si elle est considérée comme une véritable ONG.

« Falk tente dangereusement d'intimider et de réduire au silence le seul groupe de surveillance de l'ONU pour s'octroyer l'impunité, alors qu'il continue à disculper les groupes terroristes et à faire d'autres remarques incendiaires contredisant les principes fondateurs de l'ONU », a déclaré Neuer.

« Nous sommes cependant en bonne compagnie, étant donné que le rapport de Falk accuse également le Secrétaire général Ban Ki-moon d'être "complice" de UN Watch pour avoir condamné ses propos "absurdes" en 2011, et à nouveau le mois dernier ».

Le rapport de Falk affirme que « la campagne de dénigrement » de UN Watch s’effectue dans « de nombreux milieux, y compris devant le Conseil des droits de l'homme, ainsi que dans les milieux universitaires où le Rapporteur spécial donne des conférences ».
Les « accusations » ont été « envoyées à des diplomates et à des fonctionnaires des Nations Unies, y compris au Secrétaire général, qui les a apparemment acceptées à leur valeur nominale, ce qui a engendré une critique publique du Rapporteur spécial et cela sans aucun effort pour solliciter son avis ».

Dans son rapport, la demande finale de Falk au Conseil des droits de l'homme est d’ « établir un mécanisme de soutien aux rapporteurs spéciaux qui font l'objet d'attaques diffamatoires, en particulier celles détournant l'attention sur des questions importantes relatives aux droits de l’homme qui sont pertinentes à leurs mandats respectifs ».

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