19 mars 2012

Malgré l’embrasement de la Syrie et du Proche-Orient, les Nations unies maintiennent leur attention permanente sur Israël

Témoignage de UN Watch à la 19ème session du Conseil des droits de l'homme livré par le directeur général Hillel Neuer, le 19 mars 2012, en vertu du point 7 à l’ordre du jour, 
«Situation des droits de l’homme en Palestine et dans d’autres territoires arabes occupés ».

Video originale en anglais. Discours en francais ci-dessous.




Je vous remercie, Monsieur le Président.

Il y a trois ans à Téhéran, puis l’an dernier de Tunis à la place Tahrir, et au moment où on se parle à Hama, Homs et Deraa, des millions de jeunes hommes et femmes ont bravé les balles et les coups pour revendiquer pacifiquement leurs droits; après des décennies de corruption, de cruauté et d’oppression, ils réclament dignité humaine et liberté.




Alors qu’ils rompent les chaînes de leur servitude, plusieurs lèvent la tête et se demandent: Où était le monde? Au fil de toutes ces années où nous avons été emprisonnés par de brutaux tyrans qui piétinaient nos droits de l'homme fondamentaux, où était l'Organisation des Nations unies?

Nous devons dire la vérité à ces jeunes gens courageux et idéalistes. Nous devons leur dire en toute franchise: malheureusement, le monde avait pour politique de détourner le regard de votre souffrance.

Nous devons leur dire: en dépit de sa mission déclarée de protection des droits de l'homme, lorsque confrontés aux graves violations des droits de l'homme par la Libye du colonel Kadhafi, la Syrie d'Assad, l'Égypte de Moubarak et d'autres, l'ONU et ce Conseil avaient pour politique de détourner le regard.

En effet, jusqu'à l’avènement du printemps arabe, les abus commis par ces gouvernements n’ont pas fait l’objet de la moindre résolution, enquête ou session d’urgence du Conseil.

Nous devons aussi leur dire: c'était pire que cela. La politique épousée par ce Conseil de session en session consistait à permettre à ces gouvernements d’agir et d’être traités comme s’ils étaient des défenseurs des droits de l'homme. En 2003, la Libye du colonel Kadhafi a été élue présidente. En 2010, elle a été réélue à ce Conseil.

Le point à l’ordre du jour de la réunion d’aujourd'hui, le seul qui cible un seul pays, Israël, est le symbole vivant de cette politique illogique et immorale.

Pendant des décennies, tandis que des milliers étaient torturés en Libye, en Syrie et en Égypte, le seul pays à faire l'objet d'un ordre du jour permanent était Israël. En vertu de ce point, les pays qui présentaient les résolutions et soulevaient les accusations étaient eux-mêmes les transgresseurs.

Et pourtant, malgré tout ce qui s'est passé cette dernière année, malgré la prise de conscience soudaine que des centaines de millions de personnes vivant au Moyen-Orient étaient victimes de leurs gouvernements, ce Conseil vient de renouveler son ordre du jour permanent sur Israël.

Ce Conseil a décidé qu’aucun point à l'ordre du jour n’est nécessaire pour la Syrie, l'Iran, la Libye, l'Arabie saoudite ou quelque autres pays au Moyen-Orient ou dans le monde. Seulement Israël.

Et c'est pourquoi, aujourd'hui, nous posons la question: Que serait-il arrivé si… ?

Que serait-il arrivé si le monde, l'Organisation des Nations unies et ce Conseil avaient mis en lumière les abus des brutaux dictateurs du Moyen-Orient et leur avaient demandé de rendre compte de leurs actes?

Que serait-il arrivé si au cours des dernières décennies les systèmes de répression de ces tyrans avaient été exposés ? Que serait-il arrivé s’ils avaient été dépouillés de toute légitimité internationale. Si le monde avait exercé de la pression à leur encontre ? Seraient-ils toujours au pouvoir?

Le président Assad serait-il encore au pouvoir? Serait-il encore en train d’assassiner ses propres citoyens aujourd'hui?

Je vous remercie, Monsieur le Président.


Traduction grâce à CERJI/CIJA

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