Par Anav Silverman | 9 janvier 2013
Difficile mission que celle d’UN Watch : veiller au bon fonctionnement de la machine onusienne. Rencontre avec son directeur, Hillel Neuer.
Photo Reuters
Le 7 décembre dernier, Israël présentait à l’Assemblée générale de l’ONU un projet original intitulé «l’entreprenariat pour le développement ». Objectif : permettre aux populations des pays sous-développés d’avoir accès à un emploi sans être freinées par de lourdes contraintes administratives liées à l’établissement de sociétés. C’est la première fois que l’ONU adopte un projet basé sur l’entreprenariat comme moyen de lutte contre la pauvreté et comme procédé pour la création d’emploi et la croissance économique. 129 pays ont voté en faveur de cette décision innovatrice. Pendant que 31 pays arabes et musulmans ont voté contre (neuf pays se sont abstenus). Pour Ron Prosor, ambassadeur d’Israël à l’ONU, si ces pays, qui ont pourtant tout intérêt à promouvoir une telle initiative, l’ont refusée, c’est uniquement parce qu’elle était présentée par Israël. « Ils ont voté ‘non’car ils sont plus préoccupés par la politique politicienne que par la prospérité de leur peuple ».
Hillel Neuer, directeur exécutif d’UN Watch depuis huit ans, renchérit : « L’ONU est manipulée et fait office de tribune politique contre Israël. » Une des meilleures illustrations de ce phénomène reste, pour lui, le vote du 29 novembre dernier qui a accordé à la Palestine le statut d’«Etat observateur non-membre » des Nations unies. Neuer rappelle un autre 29 novembre, celui de l’année 1947. L’ancêtre de l’ONU, la Société des Nations, avait alors voté pour la fin du mandat britannique en Palestine et la partition de ce territoire en deux Etats. Et donc, de fait, pour la création de l’Etat d’Israël.
Neuer explique pourquoi et comment, au fil des ans, l’ONU a modifié son attitude par rapport à Israël : « En 1948, dix pays arabes et islamiques siégeaient à la Société des Nations, on en compte aujourd’hui 56 ». La décolonisation du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie, depuis les années 1940 jusqu’au milieu des années 1960 a donné naissance à un grand nombre de nouveaux Etats, devenus membres de l’ONU. Ces Etats, généralement hostiles au monde occidental et renforcés par le puissant bloc soviétique, ont eu un impact important sur l’ONU, poursuit Neuer.