BILL : Oui, c'est possible. La définition d'un crime de guerre est simple. C'est la violation intentionnelle ou par négligence des lois des conflits armés, et nous l'avons constaté dans nombre de tirs aveugles de roquettes. Des groupes armés ont affirmé sans aucune ambiguïté avoir pris pour cible des centres de population israéliens, mais bien entendu, ils ont provoqué beaucoup, beaucoup moins de victimes civiles que le nombre limité de cas sur lesquels Human Rights Watch a été en mesure d'enquêter à ce jour, sur le terrain, à Gaza. Et dans ces cas, pour nombre d'entre eux, il n'y avait pas du tout d'objectif militaire dans la zone. Dans ces frappes très massives, dans chacun de ces cas, de nombreux civils ont été tués - que ce soit un groupe de 9 hommes et garçons rassemblés sur la plage, pour regarder un match de la coupe du monde de foot ou un autre groupe de garçons qui jouaient à cache-cache aux abords de la plage d'un hôtel de la ville de Gaza. Dans les deux cas il n'y avait aucun objectif militaire mais de très, très graves suspicions d'attaques par négligence ou bien pire encore.
ANIMATEUR : Hillel Neuer à Genève - est-ce qu’Israël pourrait être coupable de crimes de guerre ?
HILLEL: Ecoutez, tous les morts sont tragiques, mais Bill de Human Rights Watch n'a aucun moyen de savoir s'il y avait ou non un objectif militaire puisque le Hamas a construit l'ensemble de son infrastructure, des kilomètres de tunnels, sous des hôpitaux, des écoles et des maisons. Donc, à moins que le Hamas n'ait fourni à Bill de Human Rights Watch un accès privilégié à ses tunnels terroristes, je pense que les conclusions qu'il fait à distance sont sans fondement. Et nous devons rappeler ce que le colonel Kemp, ancien commandant des forces britanniques en Afghanistan, qui a servi à l'Organisation des Nations Unies et à l'OTAN, a déclaré :
"Aucune armée dans l'histoire de la guerre, n'a fait plus dans des circonstances similaires, pour éviter de nuire aux civils, que ce qu'a fait l'armée israélienne."
ANIMATEUR : Ok, tout-à-l'heure nous aurons la réponse de Bill. Des militants palestiniens peuvent mettre en danger les civils en lançant des attaques en provenance ou à proximité des habitations ou des bâtiments publics, mais avant tout, Hilel, selon les règles de la guerre, les civils qui ne se battent pas, la grande majorité des Palestiniens ordinaires, doivent être protégés. Oui, Israël les avertit, mais cela ne lui donne pas le droit de poursuivre son action et de frapper des civils qui sont laissés derrière ou qui ne peuvent pas fuir, avec peu d'égard pour leur bien-être, n'est-ce pas?