Le Canada accepte 32 des 68 recommandations que lui a faites un groupe de travail du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, a annoncé mardi le représentant du Canada auprès du Bureau des Nations unies, Marius Grinius.
Quatorze recommandations effectuées par ce groupe de travail en février ont été formellement rejetées, tandis que 22 autres ne sont acceptées que partiellement par le gouvernement canadien, a fait savoir l'ambassadeur Grinius.
Ottawa maintient ainsi son refus de ratifier des traités internationaux, comme la Convention internationale contre les disparitions forcées, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et la Déclaration des droits des peuples autochtones.
Le Canada refuse également de s'engager à réclamer de façon systématique la clémence pour les Canadiens condamnés à la peine de mort à l'étranger, comme cela a été le cas pour tous les gouvernements avant celui dirigé par les conservateurs de Stephen Harper.
Le Canada, a dit l'ambassadeur Grinius, s'engage « à considérer les possibilités de renforcer lesdits mécanismes et procédures liés à la mise en oeuvre de ses obligations internationales en matière de droits de l'homme ».
L'Algérie a par ailleurs déploré que le Canada ait rejeté la recommandation suggérant qu'il lance des campagnes de sensibilisation visant à protéger certains groupes et personnes des stéréotypes qui les associent au terrorisme.
Elle regrette également que le Canada « ne juge pas utile d'adopter une législation criminalisant les actes de violence raciste ». La Russie et Cuba ont également exhorté le gouvernement canadien à mettre en oeuvre le Programme d'action de Durban, destiné à lutter contre le racisme.
Le groupe de pression UN Watch n'a pas manqué de soulever l'ironie de la situation. « Il est difficile de prendre au sérieux la discussion à l'ONU sur le bilan canadien en matière de droits de la personne lorsque ceux qui font la leçon les transgressent de façon répétée, comme l'Iran, la Russie, Cuba et l'Algérie », a déclaré à CanWest son directeur, Hillel Neuer.
Ottawa défend ses efforts auprès des Autochtones
Plusieurs des recommandations du groupe de travail du Conseil des droits de l'homme portaient sur la situation des Autochtones du pays, victimes de discrimination en général, et de violence dans le cas des femmes.
À ce sujet, l'ambassadeur Grinius a soutenu que le Canada a fait des progrès ces trois dernières années grâce à une « concertation approfondie » avec les autorités, les organisations autochtones, les différents ordres de gouvernement et le secteur privé.
Il a rappelé que le gouvernement Harper a présenté des excuses aux Autochtones qui ont été agressés dans des pensionnats indiens et que le gouvernement se considère lié par les recommandations que doit présenter la Commission vérité et réconciliation mise sur pied à ce sujet.
Marius Grinius a aussi soutenu que le Canada « s'efforce d'identifier les causes de la violence », subie par les femmes autochtones, de faire de la prévention à ce sujet et « d'améliorer » le système pénal.
C'est la première fois que le Canada est appelé à rendre des comptes sur son respect des droits de la personne en vertu de ce mécanisme appelé l'« Examen périodique universel ». Avant 2007, seuls les pays violateurs des droits de l'homme étaient soumis à cette obligation.
Le mécanisme d'évaluation commence par le dépôt d'un bilan du pays concerné. Le Conseil des droits de l'homme invite ensuite les représentants d'autres pays et des organisations non gouvernementales à soumettre leurs critiques, leurs observations et, à terme, leurs recommandations.
Original URL: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2009/06/10/001-canada_droits_personne.shtml
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