Déclaration au Conseil des droits de l’Homme sur l’ordre du jour # 4: les situations des droits de l’Homme nécessitant l’attention du Conseil.
Discours prononcé lors de la 6ème session du Conseil des droits de l’Homme
Par Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch
Monsieur le Président, je vous remercie.
Monsieur le Président, nous sommes rassemblés aujourd’hui pour examiner les situations des droits de l’Homme qui nécessitent l’urgente attention du Conseil. Ces situations sont si nombreuses. Néanmoins, si l’on se réfère aux critères établis par les plus hautes instances onusiennes, il est facile de s'apercevoir qu’un pays se distingue des autres en ce qui concerne les droits de l’Homme, à savoir, la République Islamique d’Iran.
Tout le monde a le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité. Cependant, le programme nucléaire illicite du Président Ahmadinejad remet potentiellement en cause ces droits pour des millions de personnes ici et là. C’est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité, agissant en vertu du Chapitre VII consacré aux menaces contre la paix, a conclu que l’Iran avait violé la Charte et lui a donc imposé des sanctions.
A l’ONU, le leader iranien parle de « dignité humaine et de justice ». Pourtant, les Nations Unies elles-mêmes – dans la résolution 61/176 de l’Assemblée générale – ont conclu que l’Iran ne traitait son peuple ni avec dignité humaine ni avec justice. La résolution appelait l’Iran à :
- mettre fin à l’utilisation de la torture, et aux punitions cruelles, inhumaines et dégradantes.
- mettre fin aux exécutions de mineurs et ainsi qu'à la violence et aux discriminations contre les femmes.
- mettre fin à la discrimination contre les minorités dans son pays, dont les Arabes, Azéris, Baluchis, Kurdes, Chrétiens. Juifs, Sufis, Musulmans sunnites et Bahaïs.
Monsieur le Président, la politique raciste de l’Iran a été révélée au monde entier lors de la conférence de Téhéran qui niait l’existence de l’Holocauste nazi. L’Assemblée générale des Nations Unies a réagit en condamnant le négationnisme – une résolution que l’Iran seul refuse d’accepter.
Le rapporteur onusien sur le racisme a soutenu que « en organisant cette conférence, le Président Ahmadinejad a montré son intention de légitimer le révisionnisme d’autres formes de racisme en invitant des figures symboliques du racisme anti-noir tel que le Ku Klux Klan qui prône l’infériorité raciale du peuple noir et la nécessité d’organiser son élimination physique».
Mais il y a pire encore. Le Président iranien non seulement nie l’existence du génocide, mais également incite au génocide. Lorsqu’il a d’abord menacé de « rayer Israël de la carte », il fut condamné par Kofi Annan et par le Conseil de Securité. Lorsqu’il a appelé à la « destruction du régime sioniste », le Secrétaire général Ban Ki-Moon a exprimé sa consternation et sa sideration.
Dr. Hamburg, conseiller du Secrétaire général sur les génocides, a indiqué qu’il n’avait pas le souvenir de quelqu’un « depuis Hitler, qui avait appelé au génocide de manière aussi explicite et répétée ». Il a également averti du danger que représente la monstrueuse alliance de cet appel avec la capacité nucléaire de l’Iran.
Monsieur le Président, l’ONU dispose-t-elle de réponses concrète pouvant contrer un gouvernement qui piétine de la sorte les droits de l’Homme, pratique le racisme de manière récurrente, nie l’existence de l’Holocauste, incite au génocide et menace la paix internationale ?
Les Nations Unies disposent en effet de réponses. En vertu de l’article 6 de la Charte, un Etat qui viole de manière persistante les principes de cette charte peut être expulsé.
La réponse correcte face à un chef de gouvernement qui commet de tels actes n’est certainement pas une invitation à parler du haut d'un podium de l’ONU ou à prendre part à un programme international.
C’est en tous cas l’attitude recommandée par Elie Wiesel, lauréat du prix Nobel de la paix et le messager de la paix de l’ONU, qui prône la condamnation du Président Ahmadinejad en vertu de la convention contre le génocide.
Je vous remercie, Monsieur le Président.
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