16 juil. 2013

Leonard Garment, un combattant clé de la résolution décrétant que le sionisme est une forme de racisme, est mort

Leonard Garment, 1924-2013
Genève, le 16 juillet 2013 − UN Watch pleure le décès de Leonard Garment ce samedi. Il était âgé de 89 ans. Plaideur pour Wall Street, conseiller du président Richard Nixon, homme grégaire avec un talent pour le jazz et défenseur des droits de l'homme, nous nous souviendront de M. Garment pour de nombreuses raisons.

UN Watch rend un hommage particulier à son rôle historique, en tant que délégué américain aux Nations Unies dans la lutte contre l’infâme résolution de l’ONU décrétant que le sionisme est une forme de racisme. Aujourd'hui, nous publions sur le net le puissant discours de M. Garment du 17 octobre 1975 à l’ONU appelant la résolution ce qu’elle était réellement : ''obscène''.

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Déclaration de Leonard Garment, représentant des Etats-Unis à la 3ème Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies (droits de l'homme) qui assimile le sionisme au racisme et à la discrimination raciale, le 17 Octobre 1975.

Ma délégation a lu la nouvelle proposition devant nous. Elle est exceptionnellement simple. Elle demande de déterminer "que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale."

Aussi simple que cette langue soit, nous craignons que ce qui ne puisse pas être pleinement comprit, c'est que cette résolution nous demande de commettre l'une des erreurs les plus graves au cours des 30 ans d’existence de cette organisation.

Ce comité se prépare, délibérément et avec prescience, à accomplir un acte suprême de tromperie, à faire une attaque massive sur les réalités morales de ce monde.

Sous le couvert d'un programme visant à éliminer le racisme, les Nations Unies sont sur le point d'approuver officiellement l'antisémitisme, l'une des formes les plus anciennes et les plus virulentes de racisme connue de l'histoire de l’humanité. Ce projet encourage explicitement le racisme sous la forme d’antisémitisme, alors même qu’il nous fait croire que ces mots conduiront à l’élimination du racisme.


Je choisis mes mots avec soin quand je dis que c'est un acte obscène. Les Etats-Unis protestent contre cet acte. Mais protester seuls ne suffit pas. Pour être juste envers nous-mêmes, nous devons également lancer un avertissement. Cette résolution met le travail des Nations Unies en péril.

Le libellé de cette résolution déforme et pervertit. Il transforme des mots avec une signification précise en pourvoyeurs de confusion. Il détruit la force morale de la notion de racisme, n’en faisant rien de plus qu’une simple épithète à être jetée arbitrairement à l'adversaire. Il nous empêche de voir les points d'accord et de désaccord, et nous prive de la vision claire dont nous avons désespérément besoin pour comprendre et résoudre les différences qu'il existe entre nous. Nous sommes là pour surmonter nos différences, et non les approfondir.

Le sionisme est un mouvement qui a pour idée maîtresse contemporaine la préservation du peu de reste du peuple juif qui a survécu aux horreurs de l'holocauste raciste. En assimilant le sionisme au racisme, cette résolution discrédite la bonne foi de nos efforts communs pour lutter contre le racisme actuel. Elle discrédite ces efforts moralement et les paralyse entre eux politiquement.


Le langage de cette résolution a déjà perturbé nos efforts ici pour travailler ensemble sur l'élimination du racisme et il continuera à le faire. En encourageant l'antisémitisme et l'hostilité du groupe, son adoption mettra un terme à notre capacité à coopérer sur l'élimination du racisme et la discrimination raciale dans le cadre du travail de fond de cette décennie.

Une fois de plus notre incapacité à raisonner ensemble a encouragé certaines délégations à exploiter nos faiblesses collectives et les vulnérabilités individuelles, et à entraver nos efforts pour renforcer la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales.



L'Organisation des Nations Unies, au long de ses 30 ans d’existence, n’a pas vécu par la force des majorités ; elle n’a pas vécu par la force des armes. Elle seulement vécu – je répète, seulement – parce qu’elle a pensé que toutes les nations du monde réunies pourraient donner la parole aux instincts les plus humains et décents de l’humanité. De cette réflexion est née l’autorité morale des Nations Unies, ainsi que son influence sur les affaires humaines.

Les actions de ce genre ne passent pas inaperçues. Elles ne réussissent pas sans conséquences, dont beaucoup alors perçues à l'époque de façon imparfaite deviennent bientôt une partie ineffaçable d'une nouvelle et regrettable réalité. Ne nous y trompons pas : est menacée aujourd’hui l’autorité morale, qui est la seule ultime revendication pour le soutien de nos peuples.
Ce risque est aussi téméraire qu’il est inutile. Mais il est encore évitable.

Ainsi les Etats-Unis supporteront les résolutions A et B. Nous soutenons sans réserve le travail de l'Organisation des Nations Unies pour combattre le racisme et la discrimination raciale. Nous avons pris part à ces activités d'importance vitale dans le passé et nous voulons être en mesure de le faire sans aucun empêchement à l'avenir. Nous voterons contre la troisième résolution. Nous appelons les autres délégations à faire de même.

Sur son adoption, la troisième résolution devient inséparablement liée aux deux premières. Par conséquent, si toutes les trois sont envoyées en plénière, les États-Unis voteront à ce moment-là contre l'ensemble des résolutions.

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