Le mécanisme d’examen périodique universel, l’EPU, est une avancée significative pour le conseil des droits de l’Homme. Il représente un véritable potentiel pour les victimes des droits de l’homme dans le monde.
Ce mécanisme est un élément clef de la réforme de 2006. Il a été conçu pour être un examen objectif de la situation des droits de l’homme dans tous les etats membres des Nations Unies. Son but était de mettre fin à la sélectivité, à la politisation et au double discours, qui sont venus à bout de l’ancienne commission.
Aujourd’hui, après la tenue de deux sessions d’EPU, nous devons nous poser la question suivante: Ce nouveau mécanisme répond-il aux objectifs de la réforme?
Pour répondre à cette question, UN Watch est actuellement en train d’étudier attentivement les sessions précédentes d’EPU. Ce rapport sera bientôt disponible. En attendant, voici quelques unes de nos observations.
Tout d’abord, un des aspects positifs de l’EPU est qu’il permet d’attirer l’attention du monde sur certaines violations des droits de l’homme. Les sessions précédentes ont, par exemple, mis en lumière les problèmes des assassinats extrajudiciaires aux Philippines ou encore ceux du statut des Dalits en Inde.
Néanmoins, le mécanisme a révélé de nombreuses failles :
• Premièrement, la plupart des interventions ont manqué de fermeté, et se sont avérées être, au contraire, des éloges adressées au pays examiné. Malheureusement, très peu de déclarations ont évoqué des cas concrets d’abus. Il s’agirait là pourtant de la seule façon d’obliger les Etats à répondre de leurs actions.
• Deuxièmement, les contributions des ONG n’ont pas, ou pas suffisamment, été évoqués lors des différents examens des pays. Par exemple, lors du dialogue interactif sur le Bahreïn, les Etats n’ont pas du tout utilisé les informations soumises par les ONG qui montraient pourtant les problèmes dans ce pays en matière de droits de l’homme.
• Troisièmement, nous regrettons que la logique des blocs politiques et régionaux de ce conseil ait prévalu lors des deux sessions de l’EPU. Les Etats appartenant aux mêmes groupes ont protégé leurs pairs.
En résumé, les Etats qui chérissent les droits de l’homme doivent s’assurer que la sélectivité et la politisation ne triomphent pas, au sein de l’EPU, comme au sein du Conseil de manière générale.
Permettez-moi de conclure en citant le Secrétaire général Ban ki-Moon:
“No country, big or small, will be immune from scrutiny.... The periodic review holds great promise for opening a new chapter in human rights promotion and underscores the universality of human rights.”
Je vous remercie, Monsieur le président.
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