"L'ONG salue la décision de Washington, tout en modérant les attentes. S'ils sont élus membres du Conseil, les Etats-Unis remplaceront en fait le Canada, ce qui ne changera pas la majorité automatique des pays non-alignés (environ les deux tiers des membres) qui soutiennent les régimes répressifs, indique UN Watch." -- UN Watch Featured in "Conseil des droits de l'homme L'ONU salue la décision des Etats-Unis de devenir membres," Agence Telegraphe Suisse, April 1, 2009.
La décision des Etats-Unis de briguer un siège au Conseil des droits de l'homme cette année a été bien accueillie mercredi. Le secrétaire général de l'ONU s'est félicité de ce nouvel engagement américain sur la scène internationale.
L'élection des nouveaux membres du Conseil est prévue le 15 mai par l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Un tiers des 47 pays membres est renouvelé chaque année.
Le Conseil des droits de l'homme "a un rôle essentiel à jouer dans la protection de tous les droits de l'homme pour tous et les Etats-Unis y ont une contribution importante à faire", a affirmé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un communiqué.
"Un engagement complet des Etats-Unis sur cette question est un pas important vers la réalisation d'un processus dynamique et sans exclusive de promotion des droits de l'homme dans le monde", a ajouté Ban Ki-moon.
Président très encouragé
Le président du Conseil des droits de l'homme l'ambassadeur nigérian Martin Ihoeghian Uhomoibhi s'est déclaré à Genève "très encouragé" par la décision des Etats-Unis. "Il s'agit d'une preuve supplémentaire de leur engagement à faire avancer les droits de l'homme dans le monde", a-t-il dit.
Plusieurs ONG ont salué le changement d'attitude de Washington. "C'est un progrès vers une politique plus engagée et plus efficace des Etats-Unis dans le domaine des droits de l'homme", a déclaré Human Rights Watch (HRW).
"En briguant un siège au Conseil, le gouvernement américain pourra faire entendre sa voix dans des débats cruciaux pour la protection des droits humains dans le monde", a fait remarquer le directeur d'HRW Kenneth Roth. Il a ajouté qu'un engagement américain plus actif rendra cet organe plus crédible en lui insufflant un nouveau dynamisme.
Majorité inchangée
"Depuis trois ans, le Conseil a fait du moins bon travail que son prédécesseur discrédité qu'il était censé réformer, l'ex-Commission des droits de l'homme", a déclaré pour sa part le directeur d'UN Watch Hillel Neuer, en estimant que le Conseil est "obsédé de manière pathologique" par le conflit israélo-palestinien et "détourne le regard de millions d'autres victimes".
L'ONG salue la décision de Washington, tout en modérant les attentes. S'ils sont élus membres du Conseil, les Etats-Unis remplaceront en fait le Canada, ce qui ne changera pas la majorité automatique des pays non-alignés (environ les deux tiers des membres) qui soutiennent les régimes répressifs, indique UN Watch.
La Suisse aussi
Le Conseil est composé de 47 pays membres, avec droit de vote, mais le groupe occidental a droit seulement à sept sièges. Elue pour la première fois en 2006, la Suisse a annoncé le 4 mars qu'elle postulera pour un nouveau mandat de trois ans afin de contribuer au renforcement de cet organe.
Les Etats-Unis avaient voté contre la création du Conseil en 2006, en estimant qu'il n'offrait pas assez de garanties. L'administration de George W. Bush avait ensuite renoncé à briguer un siège. L'an dernier, elle avait même annoncé qu'elle ne participait plus aux débats en tant qu'Etat observateur.
Lors de la dernière session, qui s'est achevée vendredi dernier sur de maigres résultats, les Etats-Unis avaient de nouveau fait acte de présence et participé aux débats.
Forum plus efficace
En annonçant la décision américaine mardi soir, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a indiqué que les droits de l'homme sont un élément essentiel de la politique étrangère des Etats-Unis. Ceux-ci veulent faire progresser les idéaux de la Déclaration universelle des droits de l'homme dans le cadre de l'ONU.
L'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU Susan Rice a insisté sur le fait que "ceux qui souffrent de l'oppression ainsi que les défenseurs des droits humains ont besoin d'un Conseil équilibré et crédible". "En étant membre du Conseil, les Etats-Unis croient qu'ils pourront faire de cet organe un forum plus efficace", a-t-elle ajouté.
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