L'Onu choisit les membres du Conseil des droits de l'homme

"...La légitimité du nouveau Conseil dépendra de la crédibilité de ses membres fondateurs..." -- Hillel Neuer, executive Director of UN Watch, quoted in I. Arieff, "L'Onu choisit les membres du Conseil des droits de l'homme," Liberation,  9 mai  2006. Also published in L'Express and Le Nouvel Observateur, May 9, 2006. Par I. Arieff NATIONS UNIES - Les Nations unies élisent mardi les 47 Etats membres du nouveau Conseil des droits de l'homme, appelé à remplacer la Commission des droits de l'homme, discréditée par la présence de pays dénoncés pour leurs atteintes à ces mêmes droits. "Il s'agit d'une grande occasion pour prendre un nouveau départ", s'est félicité Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu, invitant les Etats membres à voter avec prudence, les fondateurs de cette nouvelle instance ayant une responsabilité particulière. "Ce sont eux qui détermineront si le Conseil représente réellement une amélioration importante ou s'il se contente de poursuivre les pratiques de la Commission sous un nouveau nom", avait-il souligné récemment. Pour Kenneth Roth, directeur exécutif de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch, le Conseil sera nettement plus efficace que la Commission dissoute en mars, en raison des strictes conditions de vote et du système de contrôle mutuel, qui a d'ores et déjà dissuadé les régimes les plus "liberticides" de présenter leur candidature. Parmi les 64 prétendants, Human Rights Watch a néanmoins invité les pays membres de l'Assemblée générale a rejeter les candidatures de l'Azerbaïdjan, de la Chine, de Cuba, de l'Iran, du Pakistan, de la Russie et de l'Arabie saoudite. Mais cet appel risque fort de rester lettre morte en ce qui concerne la Chine, Cuba et la Russie, qui comptent de nombreux appuis, estime Roth. TOUT DÉPENDRA DES MEMBRES FONDATEURS Le régime castriste reste par exemple l'un des pôles de la contestation anti-américaine, "ce qui lui vaut malheureusement le soutien de nombreux pays", déploré Kenneth Roth le semaine dernière, lors d'une conférence de presse. U.N. Watch n'exclut pas non plus que l'Arabie saoudite et de l'Iran réussissent à obtenir un siège. "La légitimité du nouveau Conseil dépendra de la crédibilité de ses membres fondateurs", assure Hillel Neuer, directeur exécutif de cet organisme établi à Genève. Les plus fervents défenseurs des droits de l'homme reconnaissent néanmoins que les conditions requises pour siéger au sein du Conseil sont beaucoup plus contraignantes celles de la défunte commission. En premier lieu, l'élection se déroule à bulletin secret et les prétendants doivent rassembler 96 voix, soit la majorité absolue des 191 Etats membres de l'Assemblée générale. Un fois élus, ils sont par ailleurs tenus de se soumettre régulièrement à une évaluation de leurs pairs. Les membres de la Commission étaient élus par les 54 membres du Conseil économique et social. La plupart des candidats étaient, qui plus est, désignés au sein de groupements régionaux et se présentaient sans rivaux. Plusieurs nations parmi les plus contestées en matière de respect des droits de l'homme, en ont fait partie, ce qui a précipité sa perte. Fervents pourfendeurs de la Commission, les Etats-Unis ont pourtant voté contre la création du Conseil, jugeant encore les conditions d'entrée trop laxistes. Washington a par la suite renoncé à briguer un siège. Source: http://www.liberation.fr/page.php?Article=380652