«Nos enfants sont kidnappés. Et que fait le monde ?»
24 juin 2014
Tribune de Genève
Andrés Allemand
Vibrant appel à Genève des mères des trois ados israéliens kidnappés.
Les mères des enfants israéliens kidnappés dans les territoires palestiniens, Iris Yifrach, Bat-Galim Shaar et Rachel Frankel. Elles sont venues à Genève raconter leur histoire.
Image: Olivier Vogelsang
C’est un vibrant appel qu’ont lancé hier à Genève Rachel Frankel, Bat-Galim Shaar et Iris Yifrach. Les mères des trois adolescents israéliens kidnappés le 12 juin à Gush Etzion, un bloc de colonies juives en Cisjordanie, étaient au Palais des Nations pour faire entendre leur voix au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
C’est un vibrant appel qu’ont lancé hier à Genève Rachel Frankel, Bat-Galim Shaar et Iris Yifrach. Les mères des trois adolescents israéliens kidnappés le 12 juin à Gush Etzion, un bloc de colonies juives en Cisjordanie, étaient au Palais des Nations pour faire entendre leur voix au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Vous êtes venues à
Genève délivrer un message au monde. Lequel ?
BGS : Nos trois enfants sont sortis de l’école… et
ne sont pas rentrés. Ils ont été kidnappés par des terroristes. Nous sommes
venues demander : « Où est le monde ? Qu’a-t-il à en dire ? » Kidnapper des
enfants, ce n’est jamais légitime. Nous venons aussi dire que ce qui se passe
aujourd’hui chez nous peut se passer demain en Europe. Votre silence renforce
le Hamas. Une condamnation est nécessaire contre cet acte immoral. Le Hamas
doit comprendre que ça ne sert à rien d’enlever des enfants.
Au Palais des Nations,
vous avez dit que « beaucoup plus peut être fait » par la communauté
internationale ? A quoi pensez-vous au juste ?
RF : Nous demandons qu’il soit clairement dit qu’un
crime a été commis. Et ce crime doit être condamné. Ce serait déjà un grand
pas. Mais les Etats disposent aussi d’autres façons d’opérer dans ce genre de
situation, nous leur demandons de le faire au plus vite.
Y a-t-il eu des
réactions à votre intervention devant le Conseil des droits de l’homme ?
RF : Aucune. Nous espérons qu’il y aura des
déclarations officielles. BGS : On nous a dit qu’une Palestinienne présente
dans la salle a confié qu’elle condamnait ce kidnapping en tant que mère.
Vous avez été reçues
par l’adjointe de la haut-commissaire aux droits de l’homme. Quel soutien
a-t-elle pu vous offrir ?
RF : Juste de l’empathie. Nous attendons davantage…
Il y a eu des
critiques ce matin à l’ONU contre l’ampleur de l’opération israélienne en
cours, avec 360 Palestiniens arrêtés et 4 personnes tuées, dont un enfant et un
handicapé mental. Cela a dû être difficile à entendre…
BGS : Nous sommes des mères. Ce qui était important
pour nous, c’était de faire entendre notre voix. Nous espérons qu’elle portera.
Et qu’il y aura des résultats…
Avez-vous un message
pour Khaled Mechaal, le leader du Hamas, qui a applaudi au kidnapping, tout en
niant l’implication de son mouvement ?
RF : Nous ne parlons pas directement aux
terroristes. Nous nous tournons vers tous les gens décents dans le monde qui
peuvent faire quelque chose pour nos enfants.
BGS : En entendant les déclarations du Hamas, le
monde devrait comprendre à qui nous avons affaire !
RF : Mais je n’écoute pas tout ce qui se dit. Sinon,
je deviendrais folle.
Les gens d’ici sont
étonnés d’apprendre que des jeunes israéliens font régulièrement de l’auto-stop
dans une colonie juive de Cisjordanie, en territoire palestinien selon le droit
international. Pourriez-vous expliquer la situation ?
RF : D’abord, nous avons des normes différentes
(ndlr : Israël estime que ces territoires sont « disputés » et non pas «
occupés »). Ensuite, la population, dans cette zone, est juive. Enfin, des
dangers, il y en a partout en Israël, par exemple en montant dans un bus (ndlr
: référence aux attentats à la bombe). Mais de toute façon, il ne faut pas
inverser les rôles. Ne transformez pas les victimes en coupables. Enlever des
enfants, c’est un crime, peu importe l’endroit.
Où trouvez-vous la
force pour tenir bon?
IY : Tout le peuple d’Israël est derrière nous,
dans le monde entier. Nous recevons beaucoup de messages d’encouragement. Mais
aussi, nous sommes des personnes religieuses, la foi en Dieu nous aide
beaucoup. Et il y a la famille, nous avons d’autres enfants, nous obligées de
tenir bon.
http://www.tdg.ch/monde/asie-oceanie/Nos-enfants-sont-kidnappes-Et-que-fait-le-monde-/story/13563914
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