16 mai 2007

Election-test jeudi au Conseil des droits de l'Homme


"...La semaine dernière, deux organisations, UN Watch et Freedom House, avaient appelé les démocraties à faire échec aux candidatures au Conseil des droits de l'homme de quatre pays qu'elles jugent 'non qualifiés' pour y siéger: l'Angola, le Bélarus, l'Egypte et le Qatar..." -- UN Watch cited in "Election-test jeudi au Conseil des droits de l'Homme," Agence France Presse, May 16, 2007. Also published in English.



Par Hervé Couturier

NEW YORK (Nations unies) — L'Assemblée générale des Nations unies élit jeudi 14 pays au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, basé à Genève, sur fond d'activisme de la société civile qui s'oppose aux candidatures d'Etats accusés de violer ces droits, tels le Bélarus et l'Egypte.

Seize pays au moins se disputent les 14 sièges à pourvoir, répartis en zones géographiques. Le Conseil compte 47 membres au total.

Selon le règlement du Conseil, chaque candidat est censé être évalué selon des critères comme les droits politiques et les libertés publiques et de la presse, ainsi que sur son attitude à l'ONU en matière de promotion des droits de l'Homme.

Mardi, l'organisation new-yorkaise Human Rights Watch (HRW) a appelé l'Assemblée générale à rejeter la candidature du Bélarus en raison de "son bilan consternant en matière de droits de l'Homme et son refus persistant de coopérer avec l'ONU".


"Elire le Bélarus au sein du principal organe de défense des droits de l'Homme de l'ONU défierait l'entendement", a affirmé Peggy Hicks, une responsable de HRW.

Début mai, une coalition de plus de 40 organisations avait déjà appelé à ne pas élire le Bélarus. Celui-ci est candidat, avec la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie, pour deux sièges à pourvoir au sein du groupe est-européen, en remplacement de la République tchèque et de la Pologne.

HRW s'est également opposé mardi à la candidature de l'Egypte dans le groupe Afrique, dénonçant "le bilan profondément troublant" de ce pays en matière de droits de l'Homme.

"L'Assemblée générale fait face à une question simple: prend-elle sérieusement ses propres critères et décisions? Si oui, elle n'a pas d'autre choix que de rejeter les candidatures du Bélarus et de l'Egypte", a dit Mme Hicks.

La semaine dernière, deux organisations, UN Watch et Freedom House, avaient appelé les démocraties à faire échec aux candidatures au Conseil des droits de l'homme de quatre pays qu'elles jugent "non qualifiés" pour y siéger: l'Angola, le Bélarus, l'Egypte et le Qatar.

Dans une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, elles avaient affirmé qu'il était de la responsabilité des pays respectueux des droits de l'Homme de barrer la route du Conseil à ces quatre pays, qualifiés de "régimes autoritaires dont le bilan des votes à l'ONU est négatif".

"Il est important que les Etats membres votent contre ces pays ou s'abstiennent", avait affirmé Tom Melia, directeur adjoint de Freedom House. "Le défi pour les démocraties est de voter uniquement pour des démocraties", avait-il ajouté.

Pour être élu au Conseil, un pays doit recueillir la majorité absolue (97 voix) à l'Assemblée générale. Un membre du Conseil peut être suspendu par un vote à la majorité des deux tiers de l'Assemblée.

Les 47 sièges du Conseil sont répartis comme suit: 13 sièges pour l'Afrique, 13 pour l'Asie, 8 pour l'Amérique latine et les Caraïbes, 7 pour l'Europe de l'Ouest et autres (dont Canada, Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande) et 6 pour l'Europe de l'Est.

Ce Conseil a été créé l'an dernier par une résolution de l'Assemblée, dans le cadre de la réforme de l'ONU, pour remplacer la Commission des droits de l'Homme, discréditée car des pays au bilan peu reluisant en la matière pouvaient y siéger.

Ses statuts affirment que ses membres "doivent respecter les critères les plus stricts en matière de promotion et protection des droits de l'Homme" et qu'ils seront soumis périodiquement à un examen de leur comportement.

Mais le Conseil est déjà controversé à son tour. Ses détracteurs, dont les Etats-Unis qui n'ont pas approuvé sa création car ils jugeaient ses statuts trop faibles, lui reprochent de tergiverser lorsqu'il s'agit de se saisir de questions comme le Darfour et de passer son temps à critiquer Israël.

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