Ban Ki-moon et Federica Mogherini de l'UE doivent
condamner l'élection de l'Iran à l'ONU-Femmes
Le
régime de la police des mœurs (ci-dessus) va siéger maintenant au Conseil
d'ONU-Femmes
NATIONS
UNIES, le 13 avril, 2015 – Compte tenu, peut-être, des négociations sur le
nucléaire avec l'Iran, l'UE et les États-Unis n'ont pas réussi à empêcher le
régime fondamentaliste d'obtenir une nomination importante à ONU-Femmes,
l'organisme mondial pour l'égalité et l'autonomisation des femmes, un contraste
frappant avec la défaite facile imposée en 2010 à la candidature de l'Iran par
l'Occident qui avait soutenu un candidat alternatif.
« Élire
le régime iranien au Conseil d'administration d'ONU-Femmes, qui veille aux droits
des femmes, revient à nommer un pyromane commandant d'une caserne de
pompiers", a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch.
« La décision de l'ONU est une insulte faite à toutes les femmes
iraniennes et à tous les défenseurs des droits de toutes les femmes à travers
le monde », a-t-il ajouté.
Dans des
lettres qu'il leur a adressées, (voir
PDF ci-dessus), UN Watch a exhorté le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon
et la Haute Représentante de l'UE Federica Mogherini, au moins à condamner la
décision « qui envoie vraiment le pire des messages aux défenseurs des
droits des femmes en Iran et dans le monde à propos du bilan désastreux de
l'Iran concernant les mariages d'enfants, le port obligatoire du voile, la
violence domestique, et l'inégalité entre les sexes », a déclaré Hillel
Neuer.
En élevant l'Iran à un poste mondial de premier plan sur l'égalité des
femmes, l'ONU rend légitime un régime qui traite systématiquement les femmes
comme des citoyens de seconde classe.
L'élection de l'Iran par l'ONU à une écrasante majorité des deux tiers est un affront à la morale qui menace de saper le propre rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la discrimination généralisée contre les femmes en Iran. L'Iran a remporté 36 voix sur les 54 possibles du Conseil Économique et Social des Nations Unies.
L'élection de l'Iran par l'ONU à une écrasante majorité des deux tiers est un affront à la morale qui menace de saper le propre rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la discrimination généralisée contre les femmes en Iran. L'Iran a remporté 36 voix sur les 54 possibles du Conseil Économique et Social des Nations Unies.
L'Iran est considéré comme l'un des pires pays au monde concernant les
droits des femmes, se classant 137ème sur 142 pays dans le dernier Rapport sur
l'inégalité entre les hommes et les femmes du Forum économique mondial.
Carte blanche pour l'Iran ? UE et
États-Unis n'ont pas soutenu de candidat alternatif
En 2010, les États-Unis et l'UE ont vigoureusement soutenu un autre
candidat, le Timor oriental, par ailleurs faible, ce qui eut pour résultat,
cette année-là, de faire perdre à l'Iran le siège brigué au Conseil
d'administration d'ONU-Femmes.
Cette fois, peut-être compte
tenu des pourparlers sur le nucléaire iranien, l'Occident n'a pas soutenu de
candidats alternatifs. Bien que les États-Unis aient admirablement appelé à un
vote de protestation, cela n'est venu qu'à la dernière minute et sans autres
candidats sur le bulletin de vote, assurant de fait la victoire de l'Iran.
Les États-Unis et l'UE ont-ils
délibérément donné carte blanche à l'Iran? Les législateurs américains et
européens devraient exiger une réponse de leurs gouvernements respectifs.
«Ce qui fait de l'Iran un choix
si choquant n'est pas seulement son bilan catastrophique concernant les droits
des femmes, mais aussi le fait qu'il s'attaque vigoureusement aux défenseurs
des droits des femmes qui s'élèvent courageusement contre les lois misogynes de
ce pays", a déclaré Hillel Neuer.
«Maintes et maintes fois, l'Iran a piétiné les objectifs fondateurs d'ONU-Femmes, et n'aurait jamais dû être élu à son Conseil ».
L'élection de l'Iran sape le propre rapport du
chef de l'ONU
En février, M. Ban Ki-Moon a présenté un rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies sur le bilan catastrophique de l'Iran sur les mariages d'enfants, le port forcé du voile imposé par la police des mœurs, les attaques à l'acide, la violence domestique, le viol conjugal, le contrôle des femmes par leur mari imposé par l'État, et les inégalités flagrantes dans les lieux de travail, la sphère de l'éducation et la sphère publique.
Bien que les fonctionnaires des Nations Unies prétendent parfois ne pas pouvoir critiquer les élections par les États membres, la lettre de UN Watch à Ban Ki-Moon rappelle que la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a critiqué à juste titre l'élection de 2011 de la Syrie à deux comités des droits de l'homme.
« Nous vous demandons donc de vous élever avec force contre cette tentative cynique par l'Iran de saper la lutte mondiale pour l'égalité et l'autonomisation des femmes», écrit Hillel Neuer dans la lettre d'UN Watch adressée au Secrétaire général Ban Ki-moon.
La journaliste iranienne Masih Alinejad condamne
l'élection de ce régime
Écrivant aux 700.000 personnes qui la suivent sur sa page Facebook pour les
droits des femmes iraniennes, la journaliste Masih Alinejad, lauréate du Prix des droits des femmes du Sommet de Genève 2015, qualifie cette élection
« d' insulte aux nombreuses femmes iraniennes qui souffrent de l'absence
d'égalité des droits ».
« Les lois en vigueur dans mon pays ne me permettent pas, en tant que
femme, de marcher en public sans porter le voile; je n'ai même pas, en tant que
femme, la liberté de choisir ma propre robe. Les lois de la République
islamique d'Iran ne me permettent pas de voyager ou suivre des études sans la
permission de mon mari. Je ne peux même pas me marier sans la permission de mon
père ».
« Les lois de mon pays ne permettent pas aux femmes de chanter en solo
car notre voix risquerait, soi-disant, de provoquer les hommes. En vertu des
lois de la République islamique, ma part d'héritage est la moitié de celle des
hommes de ma famille. Selon les lois de la République islamique, l'an dernier
plus de 18.000 femmes se sont retrouvées devant les tribunaux pour avoir été
«mal voilées». ONU-Femmes a été créé par les Nations Unies pour l'égalité des
sexes et l'autonomisation des femmes. Si tel est le cas, n'est-ce pas insulter
les femmes que de donner un rôle de premier plan à ces gouvernements qui
oppriment leurs propres femmes ?»
Traduit par
Hélène Keller-Lind.
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